RDC: au Conseil de sécurité, Thérèse Kayikwamba fustige “neuf mois d’inaction” après la résolution 2773

Conseil de sécurité de l'ONU
Conseil de sécurité de l'ONU

Devant le Conseil de sécurité des Nations unies, la République démocratique du Congo a lancé un avertissement sur les conséquences de l’inaction internationale face à la détérioration de la situation sécuritaire dans l’est du pays. Lors de son intervention vendredi, la ministre Thérèse Kayikwamba Wagner a dressé un bilan, sans appel, de neuf mois après l’adoption à l’unanimité de la résolution 2773.

« Neuf mois après l’adoption unanime de la résolution 2773, le constat est implacable », a-t-elle déclaré. Car, soutient-elle, la situation sur le terrain s’est aggravée « Une nouvelle ville est tombée. Une administration parallèle s’est consolidée. Des milliers de familles supplémentaires ont fui. D’autres ont été tués, violés, terrorisés. Et même la MONUSCO (Casques bleus, personnel civil, leadership) a été prise pour cible. »

La ministre a dénoncé l’absence des mesures concrètes du Conseil pour faire respecter sa propre résolution. « Pendant ces neuf mois, ce Conseil n’a pris aucune mesure concrète pour faire respecter sa propre résolution et pour défendre sa propre mission. Des appels, des avertissements, mais aucun acte », a-t-elle regretté, estimant que ce vide a permis au Rwanda de poursuivre et d’étendre ses opérations « dans un environnement où les violations ne rencontrent aucune conséquence ».

Comment, en trois décennies de crise, l’absence de mesures coercitives a-t-elle contribué à la persistance de ces violations ? 

Par ailleurs, Thérèse Kayikwamba Wagner a appelé les membres du Conseil à s’interroger sur leur responsabilité dans la durée de la crise. Expliquer comment,  en trois décennies de crise, l’absence de mesures coercitives a contribué à la persistance des violations. Elle a réaffirmé que la résolution 2773 reste « la boussole de l’engagement onusien » et doit être appliquée dans toute sa portée, sans ambiguïté ni exception. 

« La RDC appelle à un mandat robuste, cohérent et adapté aux réalités du terrain et protecteur de l'autorité de ce même conseil. Le mandat renouvelé doit garantir la protection des civils, réaffirmer le retrait des forces étrangères, soutenir les opérations humanitaires, inclure explicitement la protection des Casques bleus, du personnel civil et du leadership de la Monusco, condamner toute attaque contre eux et empêcher tout contournement des décisions du conseil car, en effet, l'obstruction du mandat des Nations unies par le Rwanda et le M23 ne peut jamais justifier son affaiblissement »a-t-elle ajouté. 

Cette intervention fait suite à la situation sécuritaire qui continue de se détériorer dans plusieurs zones du Nord-Kivu, malgré les initiatives diplomatiques et les engagements répétés au sein de l’ONU.

Prisca Lokale