RDC: plaidoyer en faveur de l'instauration du Conseil national du genre et de la parité pour l'avancement des droits des femmes

Table ronde de haut niveau sur le plaidoyer en faveur de l'instauration du Conseil national du genre et de la parité en RDC
Table ronde de haut niveau sur le plaidoyer en faveur de l'instauration du Conseil national du genre et de la parité en RDC

La République démocratique du Congo, par sa constitution, a établi l'exigence de la parité homme-femme (article 14) et l'a encadrée par la loi portant principes de la parité. Néanmoins, l'aboutissement du quatrième cycle électoral en 2023 met en lumière l'inefficacité de ce principe fondamental. Les résultats des élections montrent clairement la faible présence des femmes. On note l’inexistence persistante d’un cadre institutionnel pour évaluer et mettre en œuvre une stratégie : seuls 7 % des femmes ont été élues à la présidence (2 femmes sur 26 candidats) ; seuls 13 % des femmes ont été élues au niveau législatif, et près de 10 % au niveau législatif provincial dans les circonscriptions où le vote a eu lieu.

C'est dans ce contexte que l'Asbl Uwema, en partenariat avec la fondation Friedrich Elbert, a organisé du 16 au 17 octobre 2025 à Kinshasa, la table ronde de haut niveau sur le plaidoyer en faveur de l'instauration du Conseil national du genre et de la parité (CNGP).

ùL'objectif de cette table ronde qui réunit des parlementaires et des acteurs de la société civile est de produire un cahier de charges consensuelles des acteurs sociaux clés et politiquement actif, juridiquement robuste, destiné d'abord à la ministre du Genre, ensuite à la Première ministre, en vue de la signature du décret d'instauration du CNGP.

Dans son mot, la coordinatrice de l'Asbl Uwema, Chantal Mwangilwa, a justifié la marginalisation continue des femmes dans les instances de prise de décision par notamment l'absence d'une instance stratégique comme le Conseil national du genre et de la parité (CNGP) qui empêche de mesurer l'impact de politique de genre, de coordonner les actions des pouvoirs publics et d'évaluer les progrès vers l'égalité.

Pour elle, l'instauration du CNGP, comme prévu par la loi (article 31) portant principes de la parité de 2015, devient l'action concrète la plus stratégique après les élections de 2023 pour déverrouiller l'application de la parité", a souligné Mme Chantal Mwangilwa.

Dans la mesure où le CNGP servira de structure étatique permanente chargée de collecter, analyser, et oublier les données sur la représentativité des femmes dans l'ensemble des sphères de décision (politiques, économiques, et culturelles). Il devient ainsi le baromètre institutionnel indispensable pour mesurer l'écart de genre et garantir la redevabilité des acteurs publics et privés face à l'article 14 de la Constitution.

En tant qu'organe de proposition, le CNGP sera mandaté pour clarifier les barrières socioculturelles et juridiques entravant l'accès des femmes aux postes électifs. Il devra concevoir et piloter les campagnes nationales de sensibilisation ciblées et des réformes visant à une application effective des lois sur la parité.

Le CNGP mettra en œuvre des programmes de mentorat et de renforcement des capacités afin de former la prochaine génération de femmes leaders congolaises. Ceci garantit un renouvellement qualitatif et stratégique du leadership féminin assurant que la parité ne soit pas seulement quantitative, mais également fondée sur l'expertise et la compétence.
Pour sa part, le représentant de la fondation Friedrich Elbert en RDC a exprimé son intérêt à ces assises qui plaident pour le leadership féminin et où il y a l'engagement des hommes pour promouvoir la dimension genre.

Bienvenu Ipan