Le gouvernement de la République Démocratique du Congo s'est montré critique envers la rencontre des forces socio-politiques autour de l'ancien Président de la République, Joseph Kabila à Nairobi au Kenya. S'exprimant depuis Washington DC, le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya considère qu'il s'agit d'une rencontre mélangeant des fugitifs et condamnés de la justice congolaise réunie dans une ville qui, selon M. Muyaya, devient de plus en plus une capitale de complot contre la RDC.
« Pour nous ce n'est pas la question principale, c'est une question accessoire, j'ai envie de dire. Lorsque j'ai discuté avec un compatriote à ce sujet, il m'a dit Monsieur le ministre ne voyez-vous pas que c'est comme un étrange mélange des fugitifs, des condamnés ou des personnes qui sont liées par un point commun qui s'appelle la frustration ? Et qu'ils se sont retrouvés malheureusement dans un pays qui commence à devenir ou dans une capitale qui commence à devenir un peu une capitale de complot contre la République Démocratique du Congo, je n'ai pas besoin de rappeler les tristement célèbres mouvements qui sont nés là-bas ou les réunions qui sont nées là-bas, donc à Nairobi », a déclaré Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement.
M. Muyaya a dénoncé cette rencontre tenue « sous un prétexte de la paix » mais révélant, selon lui, une attitude nostalgique des personnes qui ont perdu des privilèges.
« Lorsque vous regardez les personnes qui se retrouvent là-bas, voyez comme il y a un climat de nostalgie des privilèges perdus et aujourd'hui … Nous sommes en train de relever la République Démocratique du Congo et cette idée est sûrement insupportable pour les uns et les autres qui n'ont pas pu pour les années où ils étaient là de donner un tel espace à la République Démocratique du Congo », a-t-il ajouté.
Si la nouvelle famille politique de Joseph Kabila a dressé un tableau sombre de la situation socio-économique du pays, Patrick Muyaya qui reconnaît encore des défis à relever décrit une situation positive du pays depuis l'accession de Félix Tshisekedi à la magistrature suprême.
Sous la présidence de l’ancien chef de l’État Joseph Kabila, plusieurs responsables politiques et figures de la société civile congolaises se sont réunis du 14 au 15 octobre à Nairobi, au Kenya, pour un conclave sur « l’avenir du Congo ».
À l’issue de ces travaux, ils ont annoncé la création d’un nouveau cadre politique baptisé « Mouvement Sauvons la RDC », destiné, selon eux, à « mettre fin à la tyrannie, restaurer la démocratie et favoriser la réconciliation nationale ».
Réunis autour d’un diagnostic jugé « alarmant » de la situation du pays, les participants ont dénoncé une « crise multiforme » en République démocratique du Congo, marquée, selon eux, par des dérives politiques, économiques et sociales. Dans leur déclaration finale, ils ont accusé le pouvoir en place d’avoir « violé la Constitution », « restreint l’espace démocratique » et « instrumentalisé la justice à des fins politiques ».
Sous la conduite de Joseph Kabila, le conclave a également appelé à la tenue d’un dialogue inclusif et sincère, soutenu par les Églises catholique (Cenco) et protestante (ECC), afin de sortir de la crise politique et sécuritaire actuelle. Les signataires ont rejeté tout « monologue politique » initié par le président Félix Tshisekedi.
Clément Muamba