Kinshasa : ouverture du 2ᵉ dialogue national sur la durabilité de l’écosystème des droits à la santé sexuelle et reproductive

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Ouverture du dialogue

Le deuxième Dialogue national sur la durabilité de l’écosystème des droits à la santé sexuelle et reproductive s’est ouvert ce mardi 14 octobre 2025 à Kinshasa. L’événement, organisé par Ipas RDC en collaboration avec le ministère de la Santé, s’étendra sur trois jours et réunit les acteurs gouvernementaux, les partenaires techniques et financiers ainsi que les organisations de la société civile.

Cette rencontre vise à réfléchir collectivement sur les stratégies permettant de réduire la mortalité maternelle en République démocratique du Congo (RDC), notamment à travers l’amélioration de l’accès aux soins de santé sexuelle et reproductive et la mise en œuvre d’un écosystème durable favorisant l’accès à l’avortement sécurisé.

Présidant la cérémonie d’ouverture, le secrétaire général au ministère de la Santé, Dr Epumba Jean Bertin, a salué les efforts du gouvernement en faveur de la santé maternelle et reproductive, tout en soulignant les défis persistants.

« La RDC a fait des avancées significatives dans l’amélioration de la santé de la mère et de l’enfant, mais de nombreux défis subsistent, notamment les complications liées aux avortements non sécurisés, qui coûtent la vie à de nombreuses femmes et filles », a-t-il déclaré.

Le Dr Epumba a également rappelé la responsabilité morale et politique du gouvernement face à cette problématique, insistant sur la nécessité d’une approche intégrée pour la durabilité de l’écosystème de la santé reproductive. 

« Ce dialogue est un espace privilégié pour harmoniser nos stratégies, aligner nos interventions et accélérer la mise en œuvre de nos engagements respectifs. Les recommandations issues de ces échanges devront nourrir nos politiques publiques et se traduire en actions concrètes », a-t-il ajouté.

De son côté, la directrice du Programme national de la santé de la reproduction (PNSR), Anne Marie Tumba, a rappelé que ce dialogue s’inscrit dans la continuité des engagements nationaux et internationaux de la RDC, notamment ceux liés au Protocole de Maputo.

« Ce dialogue vise à promouvoir la santé et le bien-être des femmes et des jeunes filles de notre pays. Les avortements non sécurisés demeurent une cause majeure de décès maternels. Il est de notre devoir collectif d’agir pour offrir des services sûrs, de qualité et accessibles », a-t-elle indiqué.

Elle a souligné que la durabilité de l’écosystème repose sur plusieurs piliers essentiels, dont l’accès à une information fiable, la formation des prestataires, la mobilisation communautaire et la création d’un environnement légal et politique favorable.

« Ce cadre est une étape importante pour évaluer nos progrès, identifier nos défis et renforcer notre collaboration multisectorielle », a-t-elle conclu, saluant au passage l’appui constant des partenaires techniques et financiers du PNSR.

Pour sa part, Jean Claude Mulunda, directeur pays d’Ipas RDC, a dressé un état des lieux de la mortalité maternelle dans le pays et plaidé pour une intégration plus complète des soins d’avortement sécurisé dans les politiques de santé publique.

« La RDC enregistre encore près de 17 000 décès maternels par an, se classant au deuxième rang mondial après le Nigéria. Environ 30 % de ces décès sont liés à des complications d’avortements non sécurisés. Ces décès sont pour la plupart évitables », a-t-il souligné.

Il a insisté sur l’importance d’inclure les soins complets d’avortement, la contraception et la prise en charge des violences basées sur le genre dans la stratégie nationale de couverture santé universelle.

« L’intégration de ces services dans la stratégie nationale contribuera à réduire la stigmatisation et à restaurer la dignité et la santé des femmes et des filles », a-t-il ajouté.

Ce dialogue national, soutenu par Ipas RDC et plusieurs partenaires, se veut un espace de concertation et de planification stratégique pour renforcer la santé sexuelle et reproductive en République démocratique du Congo.

Les recommandations qui en découleront serviront de base à l’élaboration de politiques publiques inclusives et durables, au bénéfice des femmes et des jeunes filles congolaises.

Nancy Clémence Tshimueneka