Beni : les récentes manifestations contre l’insécurité ont fait un mort et deux blessés par balles

Une vue de la ville de Beni lors d'une manifestation de la population contre l'insécurité
Une vue de la ville de Beni lors d'une manifestation de la population contre l'insécurité

Un jeune a perdu la vie l'après-midi de ce mercredi 15 octobre après avoir été touché par balle lors des altercations entre les Forces de sécurité et les manifestants à Kuka, dans la commune de Mulekera, dans la ville de Beni, au Nord-Kivu. Des jeunes ont enchaîné des manifestations ces derniers jours dans la ville de Beni afin de protester contre l’insécurité caractérisée par des tueries en masse des civils par les islamistes ADF.

Se confiant à ACTUALITE.D ce jeudi, le bourgmestre de la commune de Mulekera, le commissaire principal Dieudonné Ngongo Mayanga parle d'un incident survenu alors que les forces de sécurité tentaient de rétablir l'ordre face aux manifestations spontanées.

« Le jeune mort s'appelle Kambale Shadrack, âgé d'une vingtaine d'années. Il a reçu une balle et a succombé quelques temps après. Son corps est actuellement à la morgue en attendant les funérailles.  Nous déplorons sa mort et les enquêtes sont déjà lancées pour établir les responsabilités. Nous appelons les jeunes à ne pas se laisser emporter dans des manifestations qui ne nous aident pas à avancer », indique-t-il.

Cette perte en vie humaine survient dans un contexte de fortes tensions qui ont secoué la ville de Beni depuis trois jours, sur fond de manifestations spontanées initiées par des jeunes. Des tensions initiées par des jeunes se réclamant « les Amis de la liberté », alors que des groupes de pression ont refusé d'endosser officiellement l'initiative.

Deux autres personnes ont été blessées par balles. La première, une dame, a été atteinte par balle au quartier Temende dans sa parcelle. La seconde, un jeune homme, a été touchée aussi par balle. Les deux blessés ont été conduits dans des structures sanitaires de proximité pour des soins.

Les manifestations, qui ont débuté le lundi 13 octobre, paralysent partiellement la ville de Beni. Elles sont menées par des jeunes non identifiés qui avaient distribué des tracts annonçant trois jours de protestation. Ils dénoncent l’activisme des combattants ADF ainsi que celui de la rébellion AFC/M23.

Par ailleurs, les manifestants disent soutenir les forces de l’ordre venues de Goma, confrontées à des irrégularités salariales. Ces revendications se heurtent à une répression musclée de la part des autorités. Ce jeudi, après ces trois jours, les activités ont repris au centre-ville de Beni.

Josué Mutanava et Dieubon Mughenze