Crise sécuritaire en RDC: LUCHA dénonce les lectures partielles du conclave de Nairobi et de Tshisekedi à Bruxelles, et appelle à un dialogue national inclusif sous médiation de la CENCO-ECC

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Dans l'environnement sociopolitique congolais,  les avis divergent sur les causes et pistes des solutions à la crise sécuritaire et sociopolitique que traverse la République Démocratique du Congo. Si pour Kinshasa, c'est l'agression rwandaise qui est la cause principale qu'il faut reconnaître et condamner, le conclave de Nairobi, avec Joseph Kabila et d'autres forces sociopolitiques, semblent épargner Kigali et la rébellion de l'AFC/M23 pour charger l'administration Tshisekedi comme cause principale de l'actuelle crise. 

Alors que la crise politique et sécuritaire s'enlise en RDC face à cette multitude d'approches, le mouvement citoyen LUCHA (Lutte pour le changement) tient à rappeler que le chaos actuel résulte à la fois de la gouvernance "prédatrice"et "irresponsable" du régime Tshisekedi et des velléités "expansionnistes du Rwanda et du M23". Toute lecture partielle ou sélective, comme celle faite au conclave de Nairobi ou encore par Tshisekedi à Bruxelles, ne fera que retarder une solution durable.

" La LUCHA n'a pris part au conclave de Nairobi, n'est pas concernée par les résolutions qui en sont issues et n'appartient à aucune coalition politique née de cette initiative. Face aux limites des actions militaires et diplomatiques, la LUCHA soutient l'idée d'un dialogue national inclusif, sous la médiation de la CENCO-ECC afin d'ouvrir une voie de sortie durable à cette crise. Toutefois, elle considère que certaines lignes rouges sont non négociables : le départ de Tshisekedi en 2028, la restauration totale de l'intégrité territoriale et aucune impunité pour les crimes graves ", dit le mouvement citoyen dans un communiqué rendu public ce jeudi 16 octobre.
 

Dans le même communiqué, le mouvement citoyen LUCHA a exprimé ses inquiétudes " face à l'occupation prolongée de larges zones du Nord et du Sud-Kivu, qui plonge nos compatriotes dans une souffrance extrême et fait planer le risque de balkanisation. Ce statu quo, visiblement voulu et entretenu par Kinshasa et le M23-RDF, est dangereux et doit cesser ", a martelé le mouvement citoyen lutte pour le changement.

Alors que Félix Tshisekedi devait initialement convoquer un dialogue national il y a près de deux mois après la publication de la feuille de route par les confessions religieuses, il semble encore hésiter à prendre une décision malgré les pressions répétées des forces politiques et diplomatiques congolaises et étrangères.

Si, pour certains opposants, il s'agit d'une manœuvre de Félix Tshisekedi en vue d'obtenir le glissement de son mandat au-delà de 2028, au niveau du gouvernement l'on évoque un problème d'agenda. Au cours d'un briefing presse, mercredi 8 octobre, le porte-parole du gouvernement a rassuré que le chef de l'État, qui s'est déjà montré disposé, communiquera sur cette question pour la mise en œuvre de cette initiative.

Devant la communauté congolaise vivant à Bruxelles, Félix Tshisekedi a rejeté, samedi, l’idée d’un dialogue incluant des représentants liés à « l’agression » que subit son pays, affirmant qu’il n’acceptera jamais de négociation avec des « émissaires des agresseurs ». Le chef de l’État a dénoncé les manipulations autour de l’appel au dialogue tout en demandant aux opposants prodialogue de condamner d'abord l'agression rwandaise dont la RDC est victime.

Clément MUAMBA