Dans la commune de Kalemie, située dans la ville qui porte le même nom, à environ 16 kilomètres du centre-ville en province de Tanganyika, 1 1400 personnes, réparties en 2 225 ménages ayant fui l’avancée de l’AFC/M23 dans les villes de Goma et Bukavu, vivent dans des conditions précaires dans le site de Katanika 2, malgré l’intervention saluées des agences de l’ONU, dont le HCR et le PAM.
Samedi, lors d’une descente des délégations de l’ONU et du gouvernement, en mission à Kalemie et à Nyunzu pour palper les actions du cadre de coopération des nations unies pour le développement durable 2025-2029, la cheffe du bureau du HCR/ ville de Kalemie, Cathy Danielle Monni a expliqué que depuis l’installation de ces déplacés à Katanika 2 en début d’année, son agence, en synergie avec le PAM et tant d’autres, leur assiste de plusieurs manières, y compris le gouvernement qui a dernièrement fournit des tôles et du ciment pour la construction des latrines.
Très émue par la visite, Mme Rebecca, la présidente du camp de Katanika 2, elle aussi déplacée avec toute sa famille, a d’abord relaté les conditions de guerre qui les ont contraints de quitter Goma et Bukavu, avant de faire mentions des multiples difficultés auxquelles ils font face, dont le manque criant d’eau, des nourritures et de structure sanitaire.
« Nous avons fui la guerre à Goma et Bukavu, passant par Uvira, avant de nous retrouver ici, où nous avons été accueillis par le chef du quartier Katanika 2. Après plusieurs plaidoyers, nous avons vu le HCR venir à notre secours en nous octroyant des bâches pour la construction des maisons en paille. Et nous avons également été aidé par le PAM, qui nous a donné de l’argent en cash, qui nous a permis de financer nos petits commerces de cannes à sucre. Mais nous ne vivons pas convenablement, car nous manquons d’eau, pas d’école, pas d’habit, pas d’activité pour survivre, pas de soins médicaux », dit Rebecca.
Ancien chef d’une avenue dans la ville de Goma, Christian Tulinabo était recherché par le l’AFC/M23 qui voulait le tuer. Ingénieur agronome de son état et père de huit enfants, il dit avoir tout laîssé derrière lui pour se retrouver à Kalemie, sans travail, sans abri, ne serait-ce pour sauver sa vie et celle de sa famille. Il confirme que le camp a enregistré sois ses yeux plusieurs cas de mort, des femmes avortant régulièrement en raison des conditions de vie nouvelles, auxquelles elles ne sont pas habituées.
« Un déplacé qui quitte une province vers une autre, ne peut pas partir avec tous les biens de la maison, passant la nuit sur le sac, souvent sur le sol, ce qui occasionné plusieurs cas d’avortement de femmes non habituées de ces conditions. Il y a également eu des cas de mort d’enfants âgés de zéro à 10 ans suite aux mêmes raisons », déclare-t-il, tout en lançant un appel à l’aide pour la mise en œuvre des activités devant occuper des parents.
42 mille francs congolais pour relancer la vie
D’après les déplacés, le PAM, à travers ses ONG, remet à la fin de chaque mois la somme de quarante-deux mille francs congolais à chaque ménage, question de leur permettre d’organiser leur survie. C’est ainsi que certains ont décidé d’envoyer leurs enfants à l’école, et d’autres de commencer des petits commerces juste devant leurs maisons en paille recouvertes de bâches du HCR. Certains sont dans la vente des épices, du sucre, des biscuits et tant d'autres articles de fortune, tandis que les autres proposent des cannes à sucre.
La délégation du gouvernement a rassuré les déplacés des efforts qu'il fournit pour leur bien-être à travers ses partenaires, qui sont les agences du système des Nations Unies. Elle a sollicité l'appui concertant du HCR, PAM et FAO pour l'organisation des activités agricoles pour renforcer leur survie.
Dans ses échanges avec des déplacés, L'UNFPA a, de son côté, rencontré des familles, composées en moyenne de 6 personnes, disposant des jeunes filles enceintes, à qui il a exhorté de bien prendre soin d'elles, constatant qu'elles n'ont pas encore eu accès aux consultations pré natales.
Dans plusieurs lieux visités au deuxième jour de cette mission, dont plusieurs camps des déplacés, des écoles et centres de santés achevés et d'autres en pleine construction, le sites des sinistrés du débordement du lac Tanganyika et consorts, les besoins humanitaires sont vivement pressants, au regard du calvaire dans lequel vivent ces personnes vulnérables.
Samyr LUKOMBO, à Kalemie