Lors du Global Gateway Forum organisé par l’Union européenne à Bruxelles, le président congolais Félix Tshisekedi a lancé un appel solennel à son homologue rwandais Paul Kagame pour mettre fin aux tensions entre leurs deux pays. Il a plaidé pour une paix durable dans la région des Grands Lacs, en invitant le Rwanda à cesser son soutien présumé au groupe armé M23. Devant un parterre de dirigeants internationaux, Tshisekedi a tendu la main à Kagame, appelant à « la paix des braves » et à privilégier le dialogue au détriment des conflits.
La réaction du Rwanda ne s’est pas fait attendre. Le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, a vivement critiqué l’intervention de Tshisekedi, qu’il a qualifiée de « cinéma politique ». Selon lui, le président congolais a détourné un forum dédié à la coopération pour en faire une tribune d’accusation. Il a rappelé que Paul Kagame avait précédemment parlé de projets concrets avec l’Union européenne, comme l’usine de vaccins BioNTech à Kigali, et que le forum n’était pas destiné à aborder le conflit à l’est de la RDC.
Nduhungirehe a également accusé Tshisekedi d’avoir adopté une posture belliqueuse, citant des menaces proférées durant sa campagne électorale et des actions militaires contre le Rwanda. Il a évoqué l’envoi de soldats congolais sur le territoire rwandais, le recrutement de mercenaires étrangers, et l’alliance avec les milices Wazalendo, qu’il accuse de propager des discours haineux contre les Banyamulenge. Ces éléments, selon lui, contredisent les déclarations pacifiques du président congolais.