Ituri : les FARDC intensifient la pression sur les groupes armés et neutralisent plusieurs éléments de la CRP pour couper tout éventuel lien avec la coalition des agresseurs rwandais (Gouvernement)

FARDC
Johnny Luboya Nkashama, Gouverneur militaire de l'Ituri lors d'une parade des FARDC dans sa juridiction.

La situation sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) continue de se détériorer dans les provinces du Nord et Sud-Kivu et de l'Ituri à cause de la poursuite des affrontements armés entre les rebelles de l'AFC/M23 appuyés par l'armée rwandaise et les Forces armées de RDC (FARDC) et ses alliés de Wazalendo.

Présentant la situation de son secteur lors de la 62e réunion du conseil des ministres, le VPM, ministre de la défense nationale et anciens combattants Guy Kabombo Muadiamvita a rassuré qu'au Nord et Sud-Kivu, l’armée congolaise « reste en alerte » et « oppose une résistance ferme aux multiples tentatives d’attaque de leurs positions par la coalition ennemie ».

"Le VPM, ministre de la Défense nationale et anciens combattants est revenu sur la situation opérationnelle dans le pays. En ce qui concerne les opérations dans les lignes des fronts dans le Nord et Sud-Kivu, il a rassuré que les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) restent en alerte et opposent une résistance ferme aux multiples tentatives d'attaques de leurs positions par la coalition ennemie afin de défendre le territoire national", rapporte le compte rendu de la réunion tenue vendredi 10 octobre 2025 sous la direction de la première ministre Judith Suminwa Tuluka.

S'agissant de la province de l'Ituri, le numéro Un de la défense nationale et anciens combattants a révélé que les forces loyalistes ont maîtrisé une offensive des combattants de la Convention pour la révolution populaire (CRP), mouvement politico-militaire de Thomas Lubanga bloquant toute tentative des liaisons avec ceux de la coalition AFC/M23-RDF.

"En Ituri, les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) ont intensifié leurs pressions sur les groupes armés actifs dans plusieurs localités et réfractaires au programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (PDDRCS).À ce titre, elles ont ciblé et neutralisé plusieurs éléments de la Convention pour la révolution populaire (CRP) dans les cités de Kasenyi et Nyamamba en territoire d'Irumu et de Djugu compromettant ainsi leur tentative d'établir une liaison avec leurs alliés au sein de la coalition des agresseurs rwandais", a-t-il ajouté dans le compte rendu.

À l'Ouest de la République Démocratique du Congo, le VPM, ministre de la défense nationale et anciens combattants Guy Kabombo a rassuré que la traque des éléments Mobondo se poursuit dans les périphéries de la ville de Kinshasa. Selon le compte rendu de la réunion lu par le porte-parole du gouvernement, le point a également été fait sur le détail opérationnel de la réponse qu'apportent les forces de sécurité. Les processus de paix entre la RDC et le Rwanda connaissent de nouveaux retards.

 Prévu pour démarrer dès la mi-juillet, avec la mise en place d’un mécanisme conjoint de coordination de la sécurité et un calendrier précis, il a rapidement buté sur des désaccords de fond. Les discussions de septembre ont mis en lumière des divergences persistantes, notamment sur le rôle du M23, le soutien présumé du Rwanda et la responsabilité de neutraliser les FDLR. Malgré la fixation du 1ᵉʳ octobre comme date de lancement du « Concept des opérations », le calendrier reste incertain et les tensions sur le terrain alimentent les doutes. 

À Kinshasa comme à Kigali, la méfiance demeure, et le chemin vers une mise en œuvre effective du processus apparaît semé d’embûches. Cette semaine, les Forces Armées de la République Démocratique du Congo ont sommé les FDLR de se rendre aux autorités congolaises ou à la MONUSCO. Elles préviennent qu'en cas de résistance,elles vont recourir à la force sans toutefois préciser de quelle manière d'autant plus que plusieurs zones dans l'Est de la RDC sont occupées par les rebelles de l'AFC/M23.

Dans un climat de méfiance que Kinshasa et la rébellion de l'AFC/M23 doivent encore reprendre le sixième round des discussions autour du médiateur l'État du Qatar à Doha. Des sources proches des pourparlers, a-t-on appris, ce nouveau round des discussions aura pour objectif de finaliser le mécanisme de cessez-le-feu et faire avancer les discussions pour la signature d'un accord de paix entre les deux parties.

Clément MUAMBA