RDC/Haut-Uele : Alerte sur la menace sécuritaire dans le territoire de Dungu

Dans un communiqué, la Commission Diocésaine Justice et Paix (CDJP) du diocèse de Dungu-Doruma, dans le territoire de Dungu, province du Haut-Uele, dans l'extrême nord-est de la RDC, tire la sonnette d'alarme sur la menace sécuritaire à la porte de cette province via le territoire précité.

En véritable vigile, se référant aux multiples incursions des groupes armés non autrement identifiés dans le territoire voisin d'Ango, province du Bas-Uele et les villages transfrontaliers entre la République Centrafricaine, le Soudan du Sud et la République DémocratiqueduCongo, cette structure socio religieuse, veut attirer l'attention de décideurs ainsi que des administrés sur la situation.

"En titre illustratif, en date du 28 février 2024, à Nambagu, 18 kilomètres au nord-ouest de Banda, des hommes armés identifiés comme étant du groupe d'autodéfense Anikpigbe, ont été aperçus en provenance de la RCA vers la RDC pour la même zone. Dans la nuit du 11 au 12/03/2024, un groupe armé non autrement identifié a fait encore incursion à Gwane, situé à environ 125 kilomètres au nord d'Ango. Ces hommes estimés à une quarantaine, en tenue militaire tache-tache, armés de AK 47, parlant Pazande et Lingala, ont arrêté, fouetté hommes et femmes, enlevé deux garçons dont l'un a réussi à s'échapper. Les assaillants ont clairement dit, selon le témoignage du rescapé, qu'ils sont en train de recruter de force ou de gré des jeunes gens pour renforcer leur effectif”, indique un communiqué de la CDJP Dongu-Doruma consulté par ACTUALITE.CD ce lundi 18 mars.

Des témoignages d'anciens otages et des personnes ayant subi des sévices sont rapportés dans le communiqué. 

“Ils ont interrogé les captifs sur la présence des garçons dans les villages environnants. Dans la nuit du 13 au 14/03/2024, vers minuit, un groupe important d'hommes armés a fait incursion à Digba, situé à 45 kilomètres au nord d'Ango. Ces hommes ont enlevé 28 personnes dont 12 garçons et 16 filles. Ils ont pris la direction de Sukadi et Dibakpa (70 kilomètres de Doruma/territoire de Dungu au Haut-Uele), où ils ont systématiquement pillé et kidnappé. Selon nos sources, la description du groupe est la même que celle qui a fait incursion, le 12 mars à Gwane. Il est fort possible qu'il s'agisse du même contingent", détaille la CDJP.

La CDJP appelle à une double vigilance de la population et plus d'engagement de l'armée,  redoutant d'éventuels assauts qui risqueraient de plonger l'entité dans de profonds troubles.

Ces forces négatives enlèvent les personnes, pillent les villages, violent des femmes, tuent les citoyens et enrôlent de gré ou de force des jeunes gens dans les villages attaqués pour renforcer leurs rangs, dénonce la CDJP.

Dans le même document, la commission diocésaine justice et paix de Dungu-Doruma retrace chronologiquement les différentes incursions de ces rebelles depuis fin février jusqu'à mi-mars courant.

Eu égard, CDJP craint de revivre les souvenirs douloureux de la LRA, d'où son alerte : " Chers compatriotes, la situation devient de plus en plus dramatique dans la mesure où notre territoire (Dungu) est déjà touché. Nous alertons et appelons nos forces de sécurité à plus d'engagement pour la défense de la patrie. Aussi nous exhortons la population civile à doubler la vigilance et créer une résilience communautaire afin de ne pas tomber entre les mains des assaillants, car les tristes souvenirs des années 2008 de la LRA sont encore frais dans nos mémoires. Les assaillants sont à nos portes ! Ils sont aussi dans nos murs!", prévient-elle.

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Joël Lembakasi, à Isiro