Le débat autour de la proposition de loi électorale s’est poursuivi vendredi dernier à l’Assemblée nationale. Dans son intervention, le député Daniel Mbau a attiré l'attention de la plénière sur le mode de scrutin contenu dans la proposition de loi sous examen qui favorise les candidats et non les listes.
« Il y a la question du mode de scrutin, attention, c’est une question piège. Le mode de scrutin a le privilège d’exercer une influence sur les résultats des élections. Parce que son choix est dicté par un objectif politique poursuivi en avance. Si vous choisissez un mode de scrutin suicidaire, la conséquence est qu’à la prochaine législature, nous allons vider 95% de nos collègues. Le mode de scrutin proposé ici favorise les candidats et non les listes. C’est un système majoritaire simple, ce n’est pas le majoritaire classique qui est discuté en grande Bretagne ou aux USA », a dit le député Mbau.
Selon lui, le scrutin proportionnel rejeté assure trois choses : l’équité, la représentativité et la diversité politique. « Si nous optons pour le système majoritaire, nous allons tuer nos partis politiques, nous allons favoriser les individus, et nous aurons une majorité qui sera frappée par la transhumance politique ».
La proposition de la loi électorale sous examen suggère plusieurs innovations en vue de garantir la transparence aux élections. C’est notamment l'interdiction de distribuer de l'argent et des biens de valeur aux électeurs pendant la campagne électorale ; l’interdiction de cumul des candidatures, de porter comme suppléants un membre de sa famille ainsi que l’abandon de la proportionnelle et l’adoption du scrutin majoritaire simple ; le remplacement du seuil électoral par une condition de recevabilité des listes au prorata des (60%) de sièges en compétition.
Bérith Yakitenge