Pour contenir la crise qui secoue le secteur pétrolier depuis le début du conflit Russo-Ukrainien, le gouvernement envisage d'arrêter de subventionner notamment les entreprises minières. Le ministre des Finances Nicolas Kazadi avait fait part aux élus de sa crainte sur l'augmentation de la créance due aux pétroliers en termes de manque à gagner dans le cadre de leur exercice de travail. Cette subvention pourra augmenter jusqu’à plus de 400 millions USD pour l’année en cours afin de maintenir le prix des produits pétroliers stables, alors que le budget disponible pour ces subventions est estimé seulement à 80 millions USD.
Des réflexions sont en cours au niveau du gouvernement pour réduire les subventions.
“Les trois principaux opérateurs pétroliers, Cobil, Engen et Total représentent à eux seuls plus de 75% du marché pétrolier, peut-être 80% et ils nous disent que pour Engen et Total 50% de leurs marchés sont des grandes entreprises et 50 % c'est le réseau c'est-à-dire les citoyens. Pour Cobil, il parle de 60% pour le réseau et 40% pour les grandes entreprises, ça voudrait dire qu'on peut économiser déjà sur ces 50%, 50% et 40%, on peut les sortir de la problématique de manque à gagner parce que les entreprises peuvent payer plus que le prix subventionné. Ce n'est pas normal d'ailleurs que nous subventionnons les entreprises minières par exemple parce que quand nous payons de manière indéfinie ça veut dire qu'on subventionne tout le monde, ce n'est pas justifié. La subvention est là pour l'objectif de protéger certaines catégories le plus faible. Donc avec cette marge nous allons voir si on applique cette mesure qu'est-ce qui va nous rester comme capacité pour subventionner le reste et c’est qu'on va voir quel est le niveau de prix que l'on peut appliquer mais notre objectif est qu'il soit le plus bas possible”, a expliqué Nicolas Kazadi, ministre des Finances au cours d’un point de presse mercredi 6 avril 2022.
Le gouvernement va tabler ce vendredi en conseil des ministres, sur des propositions visant une légère hausse du prix du carburant à la pompe.
Dans les prochains jours, Kinshasa devrait connaître le nouveau prix du carburant. Ce qui, logiquement, impactera sur la vie sociale notamment sur le prix de transport en commun dans la capitale.
“Il y aura certainement un impact, ça on ne peut pas le refuser, ni y échapper mais lorsqu’on augmente le prix à la pompe l'impact est immédiat parce que le premier point c'est le transport. Le transport prend 20,30% des revenus de la moyenne des gens. Donc pour éviter cet impact trop fort on veut protéger le prix à la pompe par contre pour les entreprises, pour les miniers ça n'aura pratiquement pas d'impact, pour les autres entreprises ça aura un petit impact parce qu ils vont mettre ça dans leur coût et essayeront peut-être de le répercuter mais ça sera beaucoup plus indirect, beaucoup plus faible. Voilà la stratégie que nous avons que nous voulons mettre en œuvre dans les prochains jours”, a signifié le ministre des Finances.
Le prix de l’essence à la pompe s’élève à 2095 FC. Selon les informations recueillies par ACTUALITE.CD auprès des différentes intervenants dans le secteur pétrolier, le vrai prix à la pompe devrait être à 3500 FC au lieu de 2095 FC si l’on veut atténuer la crise.
Généralement, les prix à la pompe sont négociés par les pétroliers et le gouvernement en tenant compte de divers paramètres. L’Etat, conscient du pouvoir d’achat et de la tension sociale, se montre toujours favorable à une gestion très prudente de la question. Ainsi, il s’engage à payer aux pétroliers ce qui est considéré comme manque à gagner dans la fixation du « prix social ».
Clément Muamba