Non respect du calendrier de principes de Doha : "c'est normal d'avoir un glissement dans ce genre d'activités mais nous les partenaires on va continuer d'encourager et de demander les actions sur terrain" (Lucy Tamlyn)

Photo d'illustration
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Alors que la non mise en œuvre de l'agenda contenu dans la déclaration de principes signée entre les délégués du gouvernement de la RDC et ceux de l'AFC/M23 soutenus par le Rwanda inquiète et suscite des réactions dans l'environnement sociopolitique congolais, les États-Unis via sa représentante accréditée à Kinshasa s'est montrée optimiste et promettent plus de pressions pour pousser les parties concernées à honorer leurs engagements.

Pour Lucy Tamlyn,il faudra également voir des pas qui ont été franchis jusque-là depuis la signature de l'accord de paix à Washington DC. Les États-Unis d'Amérique et l'État du Qatar pilotent deux initiatives diplomatiques majeures en vue du rétablissement de la paix dans l'Est de la République Démocratique du Congo mais aussi de l'amélioration des relations entre Kinshasa et Kigali.

"Je vous encourage vraiment à voir les activités et actes déjà fait, on a pu vraiment rassembler les acteurs maintenant il s'agit des négociations parrainées par l'État de Qatar et moi je suis convaincu qu'eux aussi vont encourager les acteurs à se rassembler et à continuer les discussions, c'est normal d'avoir un glissement dans ce genre d'activités mais nous les partenaires on va continuer d'encourager et de demander les actions sur terrain" a fait savoir devant la presse vendredi 15 août 2025 Lucy Tamlyn, Ambassadrice des États-Unis d'Amérique en RDC.

S'agissant de la poursuite de violences sur terrain malgré les accords,la diplomate américaine reconnaît que la construction de la paix dans un conflit qui dure longtemps n'est pas une chose facile d'où l'importance de la mise en place du comité sécuritaire de suivi de l'accord signé à Washington DC.

"La paix n'est jamais facile, vous voyez le conflit qui dure depuis des décennies donc il va falloir vraiment des discussions très profondes pour discuter les causes profondes du conflit et aussi pour tracer le chemin de paix donc nous restons optimistes mais nous savons que ça va impliquer aussi des discussions difficiles entre les partenaires voilà la raison de notre accompagnement, notre encouragement, notre désir de voir les choses marcher plus vite. Voilà la raison de la mise en œuvre du comité de suivi exactement pour accompagner le processus pour mettre sur pied un système de surveillance, d'accompagnement de l'accord de paix , de cessez-le-feu et aussi du concept opérationnel contre les FDLR et la levée des mesures défensives du Rwanda. Il va falloir mettre sur pied le système pour suivre et accompagner, contrôler les actions qui doivent suivre", a fait savoir la diplomate américaine.

Occasion pour elle, d'appeler les différentes parties à exercer la pression sur les parties concernées en vue d'accélérer leur mise en œuvre.

"Nous sommes aussi inquiets par la situation humanitaire, les États Unis d'Amérique continuent d'être le plus grand bailleur dans l'espace humanitaire avec l'assistance alimentaire mais aussi les soins pour les personnes impactées par la violence et on va continuer d'utiliser tous nos leviers, tous nos outils diplomatiques pour tirer la sonnette d'alarme par rapport à des violations des Droits Humains, les attaques contre les civils, les massacres mais nous appelons aussi toutes les parties, tous les partenaires, tous les pays de la région de nous joindre, de mettre la pression sur tous les acteurs afin que la paix durable puisse revenir", a ajouté la diplomate américaine.

Alors que les initiatives diplomatiques enclenchées au niveau international peinent à donner des résultats escomptés sur terrain, Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme a renouvelé son appel à toutes les parties aux conflits dans l'Est de la RDC pour qu'elles protègent les civils et respectent toutes leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et du droit international des droits de l'homme.

Dans une déclaration faite mercredi 6 août à Genève en Suisse, il a également exhorté toutes les parties à la déclaration de principes récemment signée à s'engager de bonne foi dans le processus de paix et à agir avec détermination pour mettre fin aux cycles de violence récurrents.

Le gouvernement de la RDC et le groupe AFC/M23 ont signé une déclaration de principes au Qatar le 19 juillet 2025, convenant d'un cessez-le-feu et de la poursuite des négociations en vue d'un accord global. Cette déclaration a été précédée par la signature d'un accord de paix entre la RDC et le Rwanda à Washington, le 27 juin. 

Pourtant, les progrès significatifs sur le terrain restent limités, laissant les communautés touchées dans une profonde incertitude.
Les engagements mutuels censés poser les bases d’un futur accord de paix global peinent à se matérialiser.

Les mesures de confiance considérées comme indispensables à la reprise des pourparlers début août en vue de parvenir à un accord de paix global restent jusque-là sans effet. Selon le chronogramme contenu dans la déclaration de principes signée à Doha, les parties s'étaient engagées à reprendre les discussions sur un accord de paix au plus tard le 8 Août 2025 avec en ligne de mire la signature d’un accord de paix global prévue le 17 août 2025. 

Clément MUAMBA