Depuis plus de 5 mois, de grands travaux de réhabilitation des routes bouleversent la circulation à Kinshasa, la capitale congolaise. Si ces travaux visent à améliorer les infrastructures routières, leur impact immédiat plonge la population dans l'inquiétude et l'impatience suite aux embouteillages qui se sont multipliés, ayant pour conséquences la hausse des prix des courses en transport en commun, la perte de temps et bien d’autres.
Un défi quotidien pour les usagers des routes kinoises plutôt dégagées aux mois de juillet et août. Entre frustration de la population et le fait de profiter de la saison non pluvieuse pour améliorer la voirie urbaine, le quotidien des kinois devient de plus en plus amer.
"Nous faisons face à des embouteillages persistants, qui, pour faire 1 kilomètre, il faut passer 3h du temps à bord d'un taxi. Et par voie de conséquence, nous arrivons toujours en retard aux cours et même en rentrant à la maison. Et sans oublier la majoration de prix de transports, que ça soit sur la moto tout comme avec les bus", s'inquiète un étudiant rencontré au rond-point Victoire.
Sur certaines artères, les piétons se plaignent du manque d'aménagements temporaires pour leur passage. Pour leur part, les chauffeurs et motards évoquent des pannes sèches et des journées rallongées.
"Nous déplorons le fait que ces travaux prennent plus de temps et aussi ça touche les grands axes routiers de la ville. Ce qui paralyse nos activités quotidiennes. Le pire en est que les routes se ferment du jour au lendemain sans déviation claire. Ils devaient prendre une partie, la finir avant d'en commencer une autre. Nous avons l'impression que ces travaux prendront plus de temps que prévu vu le rythme et nous craignons le retour brusque de la pluie", déplore un motard.
A un autre de marteler :
"Nous ne demandons pas l'impossible, juste un peu d'accélération pour notre temps".
Sur le terrain, les machines sont bel et bien visibles, mais les usagers se plaignent de la lenteur de l'exécution à l'approche de la saison des pluies. Interrogé, un chef de chantier, chargé de la supervision des travaux à Kalamu, explique que la moitié du travail a déjà été fait.
"Les travaux doivent durer en principe 12 mois. Nous avons déjà effectué à peu près la moitié, parce que les travaux se font sur l'axe routier avenue Kasa-Vubu, du boulevard du 30 juin jusqu'au rond-point Victoire. Le timing c'est pour 12 mois", dit-il.
Un ouvrier ajoute même que la frustration de la population est justifiée par le fait qu’il se passe parfois des jours sans travaux suite à des problèmes techniques. "Ce n'est pas de la paresse", rassure-t-il.
En attendant la fin de ces travaux de construction, la population demande des mesures urgentes pour pouvoir atténuer les désagréments, entre autres des voies de déviation mieux aménagées et une accélération des travaux.
Noëlla Butchwambanda, stagiaire Unisic