Suite à une série d'attaques tragiques qui ont coûté la vie à au moins 45 civils dans le territoire de Lubero, le chef du secteur de Bapere, Macaire Sivukunula Mwendivwa, a décrété une journée de deuil à partir de ce lundi 18 août. Cette décision fait écho aux massacres perpétrés par les présumés rebelles de l’Allied Democratic Forces (ADF) dans les villages de Melia, Kenge et Mutaweza.
Dans un communiqué, le chef de secteur de Bapere a indiqué que cette journée serait dédiée à la commémoration des victimes, appelant les habitants à se rassembler en méditation et en solidarité. Pour sa part, la société civile locale a fait état d’un bilan révisé des tués, passant de 36 à 45, en l’espace de trois jours seulement. Selon le président de la société civile de Bapere, Kagheni Samuel, les pertes humaines se répartissent comme suit : 32 civils à Melia, 6 à Mutaweza et 4 à Kenge. Par ailleurs, de nombreuses personnes restent introuvables, ajoutant à la douleur des familles endeuillées.
« Toutes ces images qui circulent témoignent de l’horreur qui s’est déroulée entre le 13 et le 14 août. Le bilan fait état de 32 civils tués dans le village de Melia. Environ 4 autres assassinés dans le village de Kenge, et vers Mutaweza, on rapporte que près de 6 personnes ont été décapitées. Ces atrocités provoquent des déplacements massifs de la population civile vers des zones relativement sécurisées. Nous lançons un appel au gouvernement pour qu’il renforce le soutien aux forces déployées sur le terrain. J’insiste pour dire qu’un appui logistique et opérationnel, notamment par l’envoi de commandos, pourrait changer la donne », a déclaré ce samedi Macaire Sivikunulwa.
Et d’ajouter :
« Par ailleurs, nous demandons aux habitants du secteur de Bapere d’observer, ce lundi 18 août, une journée de deuil afin de pleurer nos compatriotes assassinés dans le groupement de Bapaitumba. Grâce au soutien du gouvernement provincial, des éléments de la Croix-Rouge ont été envoyés sur place pour procéder à l’enterrement de nos frères ».
Les attaques, qui se sont intensifiées depuis le 13 août, ont également engendré un déplacement massif de la population vers des zones considérées comme plus sûres. La société civile a exprimé ses vives inquiétudes face à l’insécurité persistante et a exhorté les autorités à renforcer la présence militaire dans la région. Des appels ont été lancés en faveur d’une meilleure identification des groupes armés, en particulier ceux qui se présentent sous la bannière des « Wazalendo » sans mener d’opérations offensives tangibles.
La situation des opérations militaires conjointes menées par les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et l'Ugandan People’s Defence Force (UPDF) a également été critiquée. Les acteurs locaux de la société civile réclament une redéfinition de ces opérations, insistant sur leur insuffisance face à la montée en puissance des ADF et la menace qu'ils représentent pour la sécurité des civils.
Josué Mutanava, à Goma