Alors que la désignation des nouveaux membres de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) piétine, les attentes énormes dans les états-majors politiques quant à l’occupation des postes de responsabilités. A ce propos, le camp Katumbi est clair : il faut tenir compte du poids politique au sein de l’Union sacrée de la nation afin de répartir les postes au sein du bureau de la CENI.
Le député national Jean Claude Kibala, président du groupe parlementaire MS-G7, proche de Moïse Katumbi qui a exprimé cette position, souligne que sa famille politique ne dirige aucune institution du pays en dépit du poids numérique de ses membres au sein de l’Union sacrée, principale coalition formée par Félix Tshisekedi après la rupture de FCC-CACH.
« Nous réitérons notre demande formulée dans les correspondances adressées au président de l'Assemblée nationale Christophe Mboso, notamment que chaque famille politique au sein de la majorité décide. La famille politique est composée de plusieurs forces connues de tous parmi ses composantes, la composante CACH a la Primature et la Présidence de la République, la composante ex-FCC à l'Assemblée nationale, la composante AFDC-A a le Sénat, nous sommes le seul à ne pas gérer une institution. À la Commission électorale nationale indépendante, nous ne demandons pas plus que ce qui nous est de droit, le poste qui nous revient par rapport à notre poids politique, nous sommes la deuxième force, vous pouvez vous même imaginez que c'est quel poste, nous ne revendiquons que ce qui nous revient », a dit à ACTUALITÉ.CD dimanche 3 octobre 2021 Jean-Claude Kibala.
La loi sur la CENI répartit les postes au sein du bureau de cette institution de la manière suivante : Président : société civile ; 1er vice-président : Majorité (USN) ; 2ème vice-président : opposition ; Rapporteur : Majorité (USN) ; Rapporteur adjoint : Majorité (USN) ; Questeur : opposition ; Questeur adjoint : Majorité (USN).
« Nous n'avons jamais fait la question des postes notre combat, nous sommes dans les questions des valeurs mais, respecter aussi le poids politique de quelqu'un c'est aussi respecter les valeurs. Nous ne gérons pas une institution malgré notre poids politique. La logique dans une coalition démocratique c'est que la répartition des responsabilités soit selon le poids politique avec un critère de solidarité pour ceux qui n'ont pas assez des députés, c'est les deux éléments qui doivent conduire les négociations dans toute coalition démocratique. Nous avons la chance, aucune composante ne se retrouvera en dehors de la commission électorale nationale indépendante mais que cela se passe selon les normes », a ajouté M. Kibala.
Les discussions en cours
En interne au sein de la majorité parlementaire, l’élu de Mwenga (Sud-Kivu) a fait savoir que des échanges ont déjà repris en vue d'aboutir à la signature d'un PV qui va sanctionner le travail de la majorité parlementaire à déposer à l'Assemblée nationale pour le compte de la Commission électorale nationale indépendante.
« Nous faisons ces réunions actuellement, la dernière date d'hier (samedi 2 octobre 2021), c'est pour essayer de réunir les principes démocratiques, on veut d'abord que les règles qui règnent dans toutes démocraties aussi dans l'union sacrée soient respectées. Il est très important de savoir que la commission électorale nationale indépendante est une institution indépendante et doit être transparente, c'est pour ça qu'il y a aussi l'opposition et la majorité aucun parti politique ne peut se donner le pouvoir d'avoir plus de membres que les autres ou avoir le contrôle total de la plénière de la commission électorale nationale indépendante de sorte que des résultats ne soient pas récusés après. La question de la transparence au sein de la commission électorale nationale indépendante c'est aussi la clé de l'avenir de notre pays mais aussi des institutions qui seront issues des élections », a-t-il souligné.
A l’instar des confessions religieuses, les politiques aussi doivent se dépêcher pour boucler le processus de désignation de leurs délégués à la CENI.
« Ça fera 4 fois que nous nous sommes retrouvés, il y a aussi des rencontres internes où chaque partie a harmonisé des vues avec ses députés, nous n'avons pas encore totalement clôturé nos échanges, c'est le procès-verbal qui va montrer que nous nous sommes mis tous d'accord. Est-il qu'il y a urgence et nous voulons tout faire pour que ça se termine le plutôt possible parce qu'on ne va pas tirer sur les confessions religieuses alors que nous-mêmes nous n'avons pas encore fini », a-t-il conclu.
Le délai accordé aux confessions religieuses par l'Assemblée nationale a expiré ce lundi 4 octobre. Les confessions religieuses ne se sont pas accordées sur les délégués. D’un côté, six confessions religieuses tiennent à tout à prix au choix de Denis Kadima comme remplaçant de Corneille Nangaa, et de l’autre, le duo CENCO-ECC estime que M. Kadima est proche du pouvoir. Mais surtout, pour les deux confessions religieuses, celui qui sera président de la CENI devra avoir le « courage exceptionnel » de proclamer les résultats des élections.
Clément Muamba