Elles ont fait l’actu cette semaine

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Elles ont fait l’actu

Cette semaine, trois figures féminines issues de l’Afrique et du Moyen-Orient ont marqué l’actualité dans des domaines aussi variés que le sport, les droits humains et la politique. Aïssata Traoré, Narges Mohammadi et Victoire Ingabire incarnent, chacune à leur manière, la persistance d’un engagement féminin dans des espaces souvent contraints par des normes ou des pressions politiques.

Aïssata Traoré : une pionnière malienne dans le football américain

L’annonce a été faite le 18 juillet : l’attaquante internationale malienne Aïssata Traoré devient la première joueuse de son pays à intégrer la National Women’s Soccer League (NWSL), principale ligue professionnelle féminine de football aux États-Unis. Elle a signé un contrat de trois ans avec le Boston Legacy FC, avec une arrivée prévue pour la pré-saison 2026.
Actuellement prêtée au FC Fleury 91, en France, la joueuse de 27 ans affiche un parcours ascendant. Depuis son arrivée dans le championnat français, elle a inscrit neuf buts et délivré quatre passes décisives en 20 rencontres. Avant cela, elle avait évolué au sein de Guingamp et de Besiktas.

Traoré devient ainsi la première recrue internationale de Boston Legacy FC, et la première Malienne à évoluer dans cette ligue américaine. Une avancée significative pour la représentation africaine dans le sport féminin professionnel, souvent sous-exposée sur la scène mondiale.

Iran : la prix Nobel Narges Mohammadi menacée de mort

Alors qu’elle poursuit son combat pour les droits humains depuis les geôles iraniennes, la militante Narges Mohammadi a affirmé avoir été menacée d’élimination physique par les autorités de son pays. L’information, relayée le 11 juillet par le comité Nobel norvégien, fait suite à un appel téléphonique urgent entre la lauréate du prix Nobel de la paix 2023 et le président du comité, Jorgen Watne Frydnes.

Selon ce dernier, Mohammadi aurait été avertie qu’elle risquait sa vie si elle poursuivait toute forme d’activité publique ou médiatique. Des menaces relayées également par ses proches et son avocate, qui parle de pressions explicites, y compris à travers des canaux indirects.
Emprisonnée à de multiples reprises depuis plus de 25 ans pour son opposition au port du voile obligatoire et à la peine de mort, Narges Mohammadi est devenue un symbole de la lutte pour les libertés fondamentales en Iran. Le comité Nobel a exprimé sa profonde inquiétude pour sa sécurité et appelé les autorités iraniennes à garantir sa protection.

Victoire Ingabire : l’opposante rwandaise maintenue en détention dans l'attente de son procès

Au Rwanda, la justice a rejeté le 18 juillet la demande de libération sous caution de Victoire Ingabire dans l’attente de son procès.
Arrêtée le 19 juin dernier, elle est soupçonnée d’avoir participé à l’organisation d’une formation en ligne, jugée subversive par les autorités.
Le parquet l’accuse d’avoir diffusé, via cette session, un ouvrage intitulé Comment faire tomber un dictateur quand on est seul, tout petit et sans arme, un manuel sur les stratégies de mobilisation non violente. Selon les procureurs, cette initiative viserait à semer la défiance envers le gouvernement. Ingabire nie toute implication et plaide non coupable.

Déjà incarcérée de 2010 à 2018 pour des accusations similaires, Victoire Ingabire reste une figure majeure de l’opposition rwandaise. Cette affaire s’inscrit dans un contexte de contrôle étroit de l’espace politique, et relance le débat sur la liberté d’expression dans le pays.

Regards croisés

Si les parcours d’Aïssata Traoré, Narges Mohammadi et Victoire Ingabire diffèrent par leur nature et leur cadre d’action, ils ont en commun une même détermination à briser les silences imposés. Sportive de haut niveau, militante pour les droits des femmes ou actrice de la vie politique, chacune contribue à redéfinir les contours de la place des femmes dans des environnements encore marqués par la contrainte ou la marginalisation.

À travers leur engagement, ces femmes rappellent que la quête de justice, de visibilité ou de reconnaissance dépasse les frontières géographiques et culturelles. Et qu’en dépit des obstacles, leurs voix restent essentielles à l’évolution des sociétés qu’elles représentent.

Nancy Clémence Tshimueneka