Le dialogue intercommunautaire dans le cadre du projet « Feuille de route pour la paix dans les Hauts et Moyens plateaux de Fizi, d’Uvira et de Mwenga (Itombwe) » s’est ouvert ce lundi 29 mars à Kinshasa en présence de plusieurs personnalités dont le président du Sénat Modeste Bahati Lukwebo, le Vice Premier ministre de l’Intérieur et sécurité Gilbert Kankonde ou encore l’ambassadeur de la Grande Bretagne, Emily Maltman. ACTUALITE.CD a donné la parole aux différents acteurs sur les principales revendications et les attentes.
Alimasi Malumbi Matthieu, député provincial du Sud-Kivu et président de la commission environnement, ressources naturelles et mines, a répondu aux questions de la rédaction.
J'ai été très attiré par le discours du président du Sénat quand il a parlé de la sincérité, donc la vérité. Et c'est ça que les babembe réclament toujours et ils le disent toujours chaque fois que nous sommes devant des adversaires qui ne sont pas véridiques, qui ne sont pas clairs, qui ne parlent pas correctement et c'est ça, nous voulons la vérité. Pour cette fois-ci nous, nous voulons que les gens vivent ce qu’ils vivaient dans le passé. C’est ça la vérité.
Quand on suit plusieurs documents et rapports, on documente plus ou moins des causes profondes de ce qui vous divisent avec vos frères ... mais qu’est-ce qui fait que ça ne change pas ?
C'est ça le manque de sincérité, le manque de vérité. Quand on veut dire aux gens que nous voulons vivre de la manière de respecter les responsables, respecter les autorités coutumières, et on fait d'autres choses qui ne cadrent pas avec les attentes de la population, on crée des entités de manière cavalière, alors qu’on doit consulter la population, on doit consulter les gens avant de créer des choses qui vont frustrer, qui vont semer la zizanie, qui sont toujours à la base de diviser ou de faire la discorde entre la population.
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Quelle est la situation sur place maintenant ?
La situation sur place marque le pas. Elle ne change pas complètement. Il y a des affrontements jusqu'à ce que je vous parle. Il y a la guerre. On parle de la défection des militaires. Les militaires qui quittent Beni arrivent de Minembwe de quelle manière ? ça, c'est un problème et donc il y a absence de l'autorité de l'État. Si l'État peut prendre ses responsabilités, restaurer l'autorité de l'État ne peut pas faire l’objet des dialogues. Ces derniers, c'est juste parce qu'il n’y a pas l'autorité de l'État.
S’il vous a été demandé de dire une seule chose au Chef de l’Etat, qu’est-ce que vous lui demanderez ?
Une seule chose, c'est mettre fin à la présence des groupes armés étrangers dans la partie sud sud. Donc dans le territoire de Fizi, Uvira et la partie de Mwenga-Itombwe, il y a la présence des groupes armés étrangers qui entrent au vu et su de tout le monde en collaboration des groupes armés locaux qui sont leurs alliés.
Qu'est-ce qu'on peut faire pour que les civils qui appartiennent à vos communautés abandonnent les armes ?
Moi, je pense qu’il faut appliquer le programme de DDRC. Et un civil qui détient l'arme, c'est déjà un incivique. On va lui accorder, on le conscientise, il dépose l'arme, il remet l'arme aux gens qui doivent détenir les armes.
Cette façon pour vous de réclamer la sincérité basée sur la vie à l'ancienne n’est-ce pas une façon d'exclure l’autre communauté ?
Exclure l'autre communauté de quelle manière. Quand on réclame la vérité, ce n’est pas exclure l’autre communauté. Le problème ici, c'est la terre. Je dis la création, par exemple, des communes. Une commune, on ne doit pas la créer de cette façon-là. La commune commence par la base et puis ça va remonter et non pas on est dans un bureau, on fait ce qu'on doit faire. Alors les problèmes pareils, des créations des entités d'une manière cavalière, c'est ça la cause aussi des problèmes dans nos milliers, dans nos villages respectifs. On doit quand même suivre la règle. Que dit la loi pour créer une entité ? Moi, je pense que l'Assemblée provinciale est là. Il faut que ça passe par l'Assemblée. Mais des choses qui dépassent l’Assemblée et on fait par fraude, ça on n’accepte pas.
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