L’Actualité de la semaine vue par Dorcas Mputu Isuni

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Dorcas Mputu

Des négociations pour le retour de la paix dans l’Est de la RDC à l’élection de Robert Francis Prevost comme 267eme Pape en passant par le lancement des consultations pour une action en justice contre la SNEL; la semaine qui vient de s’achever a été riche en actualités. Retour sur chacun des faits marquants avec Dorcas Mputu Isuni.

Merci de nous accorder de votre temps Madame, pouvez-vous nous parler brièvement de vous?

Dorcas Mputu Isuni: Je suis directrice financière d'okapi group, secrétaire comptable chez e-tech services, et licenciée en gestion financière

Le président américain Donald Trump s’est félicité des efforts américains dans la résolution de la crise entre la RDC et le Rwanda. Quel regard portez-vous sur cet engagement et sur l’impact potentiel pour la région des Grands Lacs ?

Dorcas Mputu Isuni: L'engagement des États-Unis témoigne d'une prise de conscience de l’importance stratégique de la région des Grands Lacs. Toutefois, la portée réelle de cet engagement dépendra de la volonté politique des acteurs locaux à s’approprier les solutions proposées.

Que pensez-vous de l'implication américaine dans cette médiation, et en attendez-vous des résultats concrets ?

Dorcas Mputu Isuni: L'implication américaine peut être un levier important pour faire pression sur les parties en conflit, mais des résultats concrets ne peuvent être attendus que si les initiatives incluent la participation active des acteurs régionaux et des sociétés civiles.

Le Département d’État américain s’est réjoui des avancées vers un accord entre Kinshasa et Kigali. Comment la société civile congolaise peut-elle veiller à ce que cet accord respecte les intérêts de la population congolaise ?

Dorcas Mputu Isuni: La société civile congolaise doit jouer un rôle de vigilance et de plaidoyer. Elle peut organiser des campagnes d'information, suivre l’évolution des négociations et exiger la transparence et la redevabilité dans la mise en œuvre des accords.

Malgré les discussions de paix à Washington et à Doha, l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo tente de rapprocher Félix Tshisekedi et Joseph Kabila pour un dialogue entre Congolais. Pensez-vous qu’un tel dialogue, dans le contexte actuel, est réellement possible et porteur de solutions ?

Un tel dialogue est théoriquement possible mais reste fragile. Il pourrait être porteur de solutions s’il est sincère, inclusif et centré sur les intérêts de la population plutôt que sur des arrangements politiques entre élites.

Joseph Kabila, visé par de graves accusations en RDC, multiplie les rencontres diplomatiques dans la région, notamment avec le président kényan William Ruto. Quelle lecture faites-vous de ce regain d’activité diplomatique de sa part ?

Ce regain d’activité diplomatique semble viser à restaurer sa légitimité politique et à se repositionner sur la scène régionale, peut-être en vue d’un retour sur le devant de la scène politique congolaise.

Deux personnes ont péri dans l’écroulement d’un mur à Kindele suite à une pluie diluvienne. Que révèle ce drame selon vous sur la gestion urbaine et les infrastructures dans la capitale ?

Ce drame met en lumière les lacunes graves dans la planification urbaine, la gestion des risques et le manque d’investissements durables dans les infrastructures de Kinshasa, en particulier dans les quartiers populaires.

La Nouvelle Société Civile Congolaise (NSCC) a lancé des consultations pour engager une action en justice contre la SNEL pour dégradation du service d’électricité. Soutenez-vous cette démarche ?

Oui, cette démarche est légitime et nécessaire. Elle traduit une volonté de demander des comptes aux institutions publiques et de faire valoir les droits des usagers à un service de qualité.

Pensez-vous qu’elle pourrait réellement faire bouger les choses ?

Si elle est bien structurée et soutenue par une mobilisation populaire et médiatique, cette action peut inciter la SNEL à améliorer ses services et renforcer la culture de la redevabilité au sein des institutions.

Avec l’élection de Robert Francis Prevost comme pape Léon XIV, premier pontife américain, quelles répercussions imaginez-vous sur les relations entre le Vatican et l’Afrique, en particulier la République Démocratique du Congo ?

Son élection pourrait renforcer les relations diplomatiques et pastorales entre le Vatican et l’Afrique, notamment la RDC, où l’Église catholique joue un rôle important. On peut espérer un soutien accru aux initiatives de paix, d’éducation et de justice sociale.

Propos recueillis par Nancy Clémence Tshimueneka