Alors que le Sénat va devoir entamer l'examen de la requête de Cœur militaire afin d'obtenir la levée des immunités de l'ancien président Joseph Kabila, l'opposant Moïse Katumbi estime que cette initiative risque d'exacerber les divisions et de fragiliser davantage la cohésion nationale.
Au lieu de chercher à lever les immunités d'un ancien Président de la République en violation de loi, le Président du parti Ensemble pour la République conseille fortement le gouvernement à privilégier le dialogue inclusif et la concertation avec toutes les forces vives de la nation.
“ La tentative de lever les immunités parlementaires du président honoraire Joseph Kabila, au mépris des dispositions légales exigeant un vote du Congrès, constitue une démarche dangereuse et irresponsable. À un moment où la République démocratique du Congo fait face à des défis majeurs, notamment l'insécurité dans l'Est et les tensions sociales, cette initiative risque d'exacerber les divisions et de fragiliser davantage la cohésion nationale. Plutôt que de s'engager dans des manœuvres politiciennes, le pouvoir devrait privilégier le dialogue inclusif et la concertation avec toutes les forces vives de la nation, y compris l'ancien président de la république, pour consolider l'unité et la stabilité du pays”, a déclaré Moïse Katumbi.
“Je condamne fermement cette volonté de contourner la loi pour des motifs manifestement guidés par des règlements de comptes que par l'intérêt général. La paix et la cohésion nationale, essentielles pour relever les défis actuels, ne peuvent être retrouvées par des actes qui sèment la discorde et torpillent les principes démocratiques”, a-t-il ajouté.
Par ailleurs, Moïse Katumbi appelle le chef de l'État, Félix Tshisekedi d'entreprendre le dialogue avec son prédécesseur.
“ J'exhorte le président Félix Tshisekedi à mettre fin à cette entreprise et à ouvrir un dialogue sincère avec son prédécesseur, Joseph Kabila, ainsi qu'avec toutes les parties prenantes, afin de privilégier l'unité nationale et de répondre aux aspirations profondes du peuple congolais pour la paix et le développement ”, a-t-il conclu.
Selon le Gouvernement congolais, l’ancien président de la République est poursuivi en tant que sénateur, pour des faits présumés de trahison, crimes de guerre et crimes contre l’humanité, en lien avec les violences dans l’Est du pays. Le ministre de Justice évoque un « maximum de preuves » impliquant Joseph Kabila dans ce que Kinshasa qualifie de “participation directe à l’agression menée par le Rwanda à travers le mouvement terroriste AFC/M23”.