Dialogue intercommunautaire : pour régler le problème, il faut que les banyarwanda abandonnent le nom de banyamulenge, insiste le représentant des bafuliro

Photo ACTUALITE.CD

Le dialogue intercommunautaire engagé depuis lundi entre différentes communautés vivant dans les Hauts et Moyens Plateaux de Fizi, d’Uvira et de Mwenga se termine ce mercredi à Kinshasa. Ces échanges doivent aboutir à des engagements clairs entre différentes parties prenantes au conflit.  ACTUALITE.CD a donné la parole aux représentants de ces communautés concernant leurs revendications et leurs attentes. Kimweta Kangeta est délégué de la communauté Bafuliro.

Je suis représentant et effectivement président du comité des sages faut lire en territoire d'Uvira province.

Quelles sont vos attentes par rapport à la rencontre de ces 3 jours parce qu'on sait qu'il y a eu plusieurs autres rencontres précédemment qui n'ont quasiment abouti à rien

La différence entre les rencontres que nous avons déjà suivies, c'est que nous sommes auprès des institutions nationales. Et c'est là que sont prises toutes les décisions nationales qui doivent régir les congolais en général et les Bafuliro en particulier ainsi que d’autres tribus. Nous sommes sûrs qu’il y aura des décisions qui seront prises évidemment en connivence avec toutes les communautés, avec les autorités publiques pour le rétablissement de la paix dans nos territoires respectifs.

Qu’est-ce-que vous demandez concrètement ?

Pour qu’il y ait la paix chez nous, il faut que ceux qui se disent Banyamulenge puissent quitter ce nom parce que c’est un nom de problème. Il y a usurpation donc d'identité culturelle parce qu’à travers ce nom, Mulenge, c’est l’une des localités de notre chefferie de Bafuliro. Quand ils usurpent ce nom là pour dire que c'est eux qui sont devenus des Banyamulenge, en d’autres termes, ils veulent expolier nos terres coutumières et ancestrales.

Comment doivent-ils s’appeler maintenant ?

(…) Au Nord-Kivu, il y a des Banyarwanda et pourquoi pas eux, qui sont des Banyarwanda ne veulent pas s’appeler sous leur nom authentique. Ils se déguisent pourquoi.

Le fait de s’appeler par ce nom-là va-t-il régler le problème ?  

Oui, parce que c'est là qu'ils usurpent d'autres droits. Quand ils viennent, ils s’appellent Banyamulenge, ils se disent qu’ils sont prioritaires de Mulenge alors que c’est nous qui sommes propriétaires de Mulenge et c’est ça le conflit. S’ils quittent ce nom, le problème se termine. Nous savons qu’ils sont Congolais au dépend de la loi. Ce n’est pas nous qui avions élaboré cette loi. Nous continuerons à vivre ensemble. Moi, je suis né, je les ai trouvés là-bas, on vivait ensemble. Mais pourquoi créer des noms pour se déguiser ? C'est un pseudonyme et vous savez que tout pseudonyme cache quelque chose, donc il y a des agendas cachés. On leur a donné la nationalité, ils étaient vice-présidents de la République, ils étaient ministres, ils étaient des gouverneurs etc. Avec le nom, qu'est-ce qu'ils en cherchent? Ils ne peuvent pas être Congolais sans ce nom-là ?

Est-ce que vous êtes optimiste par rapport à cette rencontre ?

Oui, je suis optimiste parce que comme je vous l'avez dit tantôt, nous sommes auprès des décideurs des institutions nationales.

Qu'est-ce que vous attendez d'eux justement ?

Nous attendons d’eux, de prendre la décision de les conscientiser parce qu’il n'y a pas de tribu Banyamulenge au Congo.

Comment sont vos relations avec les autres communautés hormis les Banyamulenge ?

Nous n'avons pas de problème avec la communauté bavira, nous n'avons pas de problème avec la communauté Babuyu, nous n’avons pas de problème avec la communauté babembe.

Si vous avez une demande à formuler directement au chef de l'État, ça serait quoi?

Nous allons prier le chef de l'État de vouloir faire appliquer les lois de la République notamment les lois portant statut des chefs coutumiers, les lois portant la décentralisation de la République en tant que garant de la République et des lois de la constitution.

Quelle est la ligne rouge chez vous ?

La ligne rouge de chez nous, c’est l’usurpation de notre ethno Banyamulenge.

Vous pouvez suivre l'intégralité de cet entretien ici.