Minembwe : Bahati Lukwebo dénonce les complicités et insiste sur la sincérité des communautés

Photo ACTUALITE.CD

Depuis lundi, les représentants de différentes communautés vivant dans les Hauts et Moyens Plateaux de Fizi, d’Uvira et de Mwenga se retrouvent à Kinshasa dans le cadre d’un dialogue intercommunautaire. Ils poursuivent à l’Hôtel Béatrice, à Kinshasa des échanges déjà entamés entre février et décembre 2020 entre les Babembe, les Babuyu, les Bafuliiru, les Banyamulenge, les Banyindu, les Barundi et les Bavira. 

ACTUALITE.CD a interrogé pour vous à ce sujet Modeste Bahati Lukwebo. Le président du Sénat avait participé à l’ouverture de cette activité qui se déroule dans le cadre du projet « Feuille de route pour la paix dans les Hauts et Moyens Plateaux de Fizi, d’Uvira et de Mwenga.

Vous avez évoqué tantôt un manque de sincérité. Pourquoi?

C'est un manque de sincérité qui fait qu'aujourd'hui il n'y a pas de paix durable. Chaque communauté tire la couverture de son côté, chaque communauté veut se protéger au détriment et en détruisant les autres. Avec ça, nous ne pourrions jamais avoir la paix durable. C'est pourquoi, j'ai invité tous les participants cette fois-ci à être sincère et d'intérioriser la notion de la paix, qui signifie donc d'abord être conscient qu’on est soi-même acteur de la paix, et être conscient que si soi-même on ne s'engage pas, il n'y aura jamais de la paix.

Donc il ne faut jamais culpabiliser les autres. Il faut d'abord que chacun reconnaisse qu'il est acteur et qu’en même temps, il est aussi coupable pour que la situation puisse changer. Voilà, mon message a été clair. Cette fois-ci, j'invite tout le monde à la sincérité pour que les résolutions qui seront issues de ce dialogue intercommunautaire portent le fruit et qu’il y ait la paix durable dans les hauts plateaux. 

Entre-temps, certains officiers quittent l'armée pour rejoindre notamment Minembwe pour renforcer les combattants.

C'est tout cela qui corrobore avec ma lecture. En fait, c'est le manque de sincérité. Quand ils quittent, c'est pour aller protéger leurs communautés. Et si chacun devait agir de la sorte, vous comprenez qu’il n'y aura jamais de paix. Raison pour laquelle j'invite les uns et les autres à dire : je prends la résolution ferme de pouvoir contribuer à la paix et d’accepter les autres comme étant mes égaux, mes frères, mes sœurs avec lesquels nous allons bâtir la paix et le développement (…). Si on n'arrive pas d'abord à prendre conscience, je crois que c'est plus un problème spirituel. Si on n’arrive pas à prendre conscience, on peut changer mille fois les équipes dirigeantes au niveau de l'armée, la situation va demeurer. Raison pour laquelle, bien sûr, tout en incorporant cette solution, il faut qu’il y ait également une prise de conscience collective et individuelle.

Vous pouvez suivre l’entièreté de cet entretien ici.