Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont accusé samedi la coalition rebelle de l’AFC/M23, soutenue selon elles par le Rwanda, d’avoir intensifié ses attaques dans l’Est du pays, en violation des engagements pris dans le cadre des processus de paix de Washington et de Doha.
Dans un communiqué, l’armée congolaise dénonce des “violations manifestes et intentionnelles” de la part de “la coalition terroriste AFC/M23 soutenue par le Rwanda”, malgré les appels de la communauté internationale, notamment des États-Unis et du Qatar, à la cessation des hostilités.
Selon le texte signé par le général-major Sylvain Ekeng Bomusa Efomi, porte-parole de l’Armée les rebelles ont attaqué plusieurs positions militaires au Sud-Kivu et au Nord-Kivu au cours des 72 dernières heures.
Au Sud-Kivu, les combats ont visé Bulambula et Kibanda Mangobo sur l’axe Walungu–Shabunda, le pont de la rivière Mudugwe sur l’axe Walungu–Mwenga, ainsi que Tuwetuwe, attaqué par leurs alliés Twirwaneho sur l’axe Fizi–Minembwe.
Au Nord-Kivu, les affrontements se concentrent autour de Kasopo et Kajinga, dans le groupement Nyamaboko 1er, secteur d’Osso-Banyungu, territoire de Masisi, ainsi que sur le mont Irimwi, près de Bunyatenge, dans le territoire de Lubero.
L’armée congolaise dit avoir “pris toutes les dispositions pour s’opposer à ces provocations” et appelle les médiateurs américains et qataris à “témoigner de la mauvaise foi” du mouvement rebelle.
Ces accusations interviennent alors que les combats se poursuivent dans plusieurs localités des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, où les affrontements opposent l’AFC/M23 aux forces gouvernementales appuyées par les Wazalendo et l’armée burundaise.
Ces violences ont de lourdes conséquences humanitaires. Selon des sources médicales contactées par ACTUALITE.CD, l’hôpital général de référence de Mweso, dans le territoire de Masisi, est débordé par le nombre de blessés de guerre, civils et combattants confondus.
“Il ne se passe pas deux jours sans que de nouveaux blessés arrivent”, indique une source hospitalière. Faute de capacité d’accueil, certains sont pris en charge dans les couloirs.
Les blessés les plus récents proviennent de Katsiru, dans le territoire de Rutshuru, après des affrontements entre l’AFC/M23 et les milices Wazalendo.
Les récents bombardements de drones menés par l’armée congolaise contre des positions rebelles ont également contribué à la hausse du nombre de blessés, selon la même source.
Depuis plus de deux mois, de violents combats opposent les rebelles de l’AFC/M23 aux forces gouvernementales et à leurs alliés locaux dans plusieurs zones de Masisi, Rutshuru et Walikale, faisant de nombreuses victimes parmi les civils et les militaires.