Kinshasa : des journalistes formés à la critique d’art face aux défis de l’intelligence artificielle

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Des journalistes participants à la formation

Au total, 30 journalistes issus du monde culturel ont vu leurs capacités renforcées en matière d’outils théoriques et méthodologiques de la critique d’art. Débuté mardi 28 octobre dernier, cet atelier de trois jours, organisé par le Réseau des journalistes pour la culture et le développement durable (RJCDD), a constitué la première phase d’un programme de formation ayant pour thème : « La critique d’art à l’ère de l’intelligence artificielle ».

L’objectif de cette rencontre était, entre autres, de développer les compétences des journalistes en matière de critique d’art, notamment en leur fournissant les outils théoriques et méthodologiques nécessaires pour rédiger, analyser et évaluer les œuvres d’art. Elle visait également à encourager la réflexion sur les enjeux de la critique d’art dans le contexte culturel de Kinshasa, en tenant compte des spécificités de la scène artistique locale.

Outre ces aspects, cet atelier a favorisé les échanges entre les journalistes culturels de Kinshasa afin de mûrir un espace de discussion et de partage d’expériences autour des pratiques de la critique d’art, tout en se familiarisant avec les outils de l’intelligence artificielle et leurs enjeux. Il s’est également agi d’outiller les journalistes culturels sur la maîtrise de l’IA pour l’analyse des œuvres d’art et de proposer, à terme, un annuaire de trente articles de critique d’art.

Intervenant à l’ouverture de cet atelier, le directeur général de l’Académie des beaux-arts de Kinshasa, Henri Kalama a souligné la pertinence de cette initiative. Selon lui, cette formation vient à point nommé  car elle permettra aux journalistes de se familiariser avec les outils de la critique d’art, de développer un vocabulaire analytique solide et de renforcer leur capacité à juger et à interpréter l’image comme l’objet artistique.

« Le journaliste culturel occupe une place stratégique dans la chaîne de la création artistique. Il est le passeur, le témoin et le traducteur du sens. Son rôle n’est pas seulement d’informer, mais de mettre en perspective, d’analyser, et d’aider le public à comprendre les artistes et leurs démarches artistiques », a déclaré Henri Kalama, lors de son discours. 

Selon l’équipe organisatrice, cet atelier de formation s’inscrit dans la droite ligne de la résolution 70/1 de l’Assemblée générale des Nations Unies, adoptée le 25 septembre 2015 et intitulée « Transformer notre monde : le Programme de développement durable à l’horizon 2030 ». Il s’aligne également sur la résolution 70/214, qui réaffirme le rôle central de la culture en tant que facilitateur du développement durable.

Cette résolution met en avant la contribution de la culture à l’inclusion sociale, à la création de revenus, à la croissance économique, à la durabilité environnementale et à la consolidation de la paix. Elle encourage par ailleurs les États membres et les parties prenantes à promouvoir l’importance du rôle de la culture dans le développement durable, et à veiller à son intégration dans les politiques publiques.

Les journalistes culturels, quant à eux, occupent un rôle double dans cette dynamique : ils agissent à la fois comme catalyseurs, soutiens et médiateurs pour l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD), mais aussi comme vecteurs des dimensions économiques, sociales et environnementales de ce développement.

Lancé en avril 2022 au Centre Wallonie-Bruxelles, avec le parrainage de l’UNESCO RDC par un atelier sur la place de la culture dans les 17 ODD, le Réseau des journalistes pour la culture et le développement durable veut promouvoir une information objective et vraie sur le secteur et accompagner l’État RD-congolais dans la mise en place des politiques sectorielles adéquates pour le développement culturel de la RD-Congo. 

Kuzamba Mbuangu