La Première Ministre Judith Suminwa Tuluka a lancé, le samedi 25 octobre, les travaux de la Table ronde nationale sur la lutte contre les cancers de la femme en République démocratique du Congo. L’événement, organisé à l’hôtel Pullman par le ministre de la Santé publique, de l’Hygiène et de la Prévoyance sociale, le docteur Samuel Roger Kamba, s’est tenu en présence de la Première Dame, Denise Nyakeru Tshisekedi. Placée sous le thème « Ensemble contre le cancer du sein : vers une stratégie nationale intégrée de prévention, de dépistage et de prise en charge », cette rencontre marque une étape majeure dans la construction d’une réponse nationale coordonnée face à un enjeu de santé publique prioritaire.
Selon le docteur Samuel Roger Kamba Mulamba, les données du Centre national de lutte contre le cancer (CNLC) révèlent que la RDC enregistre chaque année plus de 7 000 nouveaux cas de cancer du sein et près de 8 000 cas de cancer du col de l’utérus. Autrement dit, environ 15 000 femmes sont diagnostiquées chaque année, soit une moyenne de 40 nouveaux cas par jour, dont la majorité à un stade avancé de la maladie. Ces chiffres traduisent l’ampleur du défi sanitaire auquel le pays doit faire face.
Les travaux de la Table ronde visent à définir une stratégie nationale intégrée, articulée autour de la prévention, du dépistage précoce et de la prise en charge efficace des cancers de la femme. Les experts, les professionnels de santé et les partenaires techniques et financiers y participent afin d’élaborer un plan cohérent, durable et adapté aux réalités du pays.
À cette occasion, il a été annoncé que la Première Dame, Denise Nyakeru Tshisekedi, devient la première « Marraine de Rose », figure emblématique de la lutte contre les cancers féminins en RDC. Connue pour son engagement dans la lutte contre la drépanocytose et pour son action en faveur de l’éducation, elle incarne, selon le ministre de la Santé, le leadership féminin et la détermination à défendre les causes sociales et sanitaires majeures.
Dans son allocution, la Première Ministre Judith Suminwa a rappelé que derrière chaque chiffre se cache une femme, une famille et un avenir souvent menacé. Elle a souligné l’urgence de renforcer la riposte nationale, en insistant sur la nécessité d’un cadre d’action concret reposant sur quatre axes : la prévention, le dépistage précoce, la prise en charge adaptée et le financement durable. Pour elle, l’objectif n’est pas seulement de sauver des vies, mais aussi de bâtir un système de santé crédible et équitable, capable de protéger toutes les femmes congolaises.
Selon la première ministre, près de 3 000 femmes ont bénéficié des traitements anticancéreux dans six provinces à ce jour en RDC: Kinshasa, le Haut-Katanga, la Tshopo, le Nord-Kivu, le Sud-Kivu et le Kongo Central. En parallèle, 245 professionnels de santé ont été formés au diagnostic et à la prise en charge des cancers.
À partir de 2026, la RDC introduira la vaccination contre le papillomavirus humain (HPV), conformément à la stratégie mondiale 90-70-90 qui vise à éliminer le cancer du col de l’utérus d’ici 2030. Cette initiative s’inscrit dans la continuité des engagements pris lors de cette Table ronde, dont les conclusions mèneront à l’adoption de la Déclaration de Kinshasa sur la lutte contre les cancers de la femme. Ce texte définira les priorités nationales, les engagements concrets du Gouvernement et les mécanismes de suivi, sous la coordination du Centre national de lutte contre le cancer.
Nancy Clémence Tshimueneka