Kinshasa : l'Académie des beaux-arts célèbre la photographie comme véhicule de l'identité congolaise dans le monde

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Des participants à la conférence

Le monde entier célèbre la journée mondiale de la photographie ce mardi 19 août. En l'honneur de cet art visuel, le département de photographie de l'Académie des beaux-arts a organisé un cadre de conversations au cours duquel les panélistes ont fait un état de lieu des avancées, des faillites et des points à améliorer pour le septième art. A la même  occasion, l'école d'art de Kinshasa célébrait aussi le centenaire de la photographie congolaise.

À cet effet, le photographe congolais Samy Baloji a été choisi comme principal intervenant. En s'appuyant sur ses années d'expérience en tant qu'enseignant et artiste de renom au niveau tant national qu'international, il a peint les contours de la photographie en République démocratique du Congo.  D'entrée de jeu, l'artiste a d'abord évoqué l'importance de la photographie dans le contexte identitaire de la RDC.

"Comme élément d'écriture, l'image sert de récit. Le récit en tant qu'expérience individuelle, sociale et étatique. Elle est l'élément émancipateur qu'il faut mettre en valeur. L'image sert aussi de mémoire, grâce à elle, on a accès à la mémoire du Congo depuis l'époque coloniale jusqu'à nos jours, à travers tous les régimes politiques qui sont passés. Elle occupe une place importante du point de vue du discours national", a-t-il dit.

En retraçant l'histoire  du pays, Samy Baloji souligne "quelques falsifications dans la rédaction de l'histoire de l'art congolais durant l'époque coloniale". Pour retranscrire dignement l'histoire, le natif de Lubumbashi demande une vision interdisciplinaire de la culture congolaise. 

"Je fais valoir le recours à d'autres disciplines telles que l'architecture, l'histoire et l'anthropologie comme des éléments qui permettent de saisir la dimension historique. Cela permet de relever les manipulations, les falsifications ou les propagandes. L'image seule ne suffit pas, les autres sciences servent à s'informer sur l'immensité culturelle congolaise", souligne-t-il.

Prenant la parole, Arsène Mpiana, chef de département de photographie de l'Académie des Beaux-arts eaux, a martelé sur le travail que mène son département pour la promotion de la culture congolaise.

"Les archives photographiques nous permettent de repenser notre histoire. Nous permettons aux jeunes d'avoir l'authenticité, en mettant l'accent sur la nécessité du narratif purement congolais et en faisant valoir notre nos pensées et nos valeurs", indique-t-il.

À la fin des conversations, les étudiants ont fait visiter leurs expositions aux différents participants. À travers l'image photographique, vue comme un autre langage, les étudiants ont fait vivre autrement et immortaliser les réalités des kinois aux visiteurs. 

Mbaya Honoré, stagiaire Unisic