JMP 2025 : un rapport sur l’état de la population mondiale met l'accent sur la « véritable crise de la fécondité »

Photo/ Actualité.cd
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Le 11 juillet, la communauté internationale célèbre la Journée mondiale de la population. Instituée en 1989 par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), cette célébration vise à sensibiliser le public aux enjeux démographiques et à leurs implications sur le développement durable, la santé, l’éducation et l’environnement.

L’édition 2025 est célébrée sous le thème “Donner aux jeunes les moyens de fonder les familles qu'ils souhaitent dans un monde juste et plein d'espoir”. Dans son rapport sur l’état de la population mondiale en 2025 axé sur le thème de « la véritable crise de la fécondité », le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) met en lumière les questions liées à la liberté de choix procréatif, au droit de chacun de décider du nombre d’enfants qu’il souhaite avoir ou de ne pas en avoir.

L’UNFPA a interrogé près de 14 000 personnes dans 14 pays, et a observé qu’une personne sur cinq a déclaré qu’elle n’aura pas la possibilité d’avoir le nombre d’enfants qu’elle souhaite. La plupart s’attendent à en avoir moins que ce qu’elles désirent, voire pas du tout, tandis que d’autres disent s’attendre à en avoir un plus grand nombre que ce qui leur conviendrait.

« De très nombreuses personnes sont dans l'incapacité de fonder la famille qu'elles souhaitent. Le problème, c'est le manque de choix, pas le manque de volonté, et cela a de graves conséquences sur les individus et les sociétés. La vraie crise de la fécondité est là, et la réponse à cette crise réside dans la prise en compte des besoins exprimés par les populations : un congé parental rémunéré, des soins de fertilité financièrement accessibles, et des partenaires qui les soutiennent », a déclaré Natalia Kanem, la directrice exécutive de l’UNFPA.

En RDC, la gratuité de la maternité suscite un débat. La  réflexion autour de cette journée se conjugue à l’initiative gouvernementale de gratuité de la maternité, instituée officiellement le 6 septembre 2023 à Kinshasa, avant d’être progressivement étendue à d’autres provinces. À Kinshasa, les avis sont partagés sur l’efficacité et l’impact réel de cette politique sur la fécondité.

Pour Tichick Tshiamala, la gratuité de la maternité ne doit pas être perçue comme une incitation à procréer sans réflexion. « Ce qui compte, ce ne sont pas seulement les frais de maternité. Ce qui pèse sur les épaules des parents, c’est comment élever un enfant après sa naissance, et cela englobe plusieurs facteurs », a-t-il expliqué.

Il souligne également les limites du dispositif : « ce ne sont pas toutes les femmes qui ont accès à cette gratuité. Seuls les hôpitaux publics sont concernés, alors que les structures privées ne le sont pas. »

Ce thème de l’édition 2025 suscite aussi des réactions diverses au sein de la population congolaise.

Sylvain, partisan de la planification familiale, salue le choix du thème : « une naissance désirable, c’est la meilleure chose. Cela permet de mettre au monde un enfant en fonction de ses capacités à assurer sa survie, sa sécurité et son éducation. »

Judith Bombole, mère de neuf enfants, a une vision différente, davantage ancrée dans sa foi. « La Bible nous recommande de nous multiplier et de remplir la terre. Pourquoi devrions-nous faire le contraire ? Aujourd’hui, certaines femmes avortent, ce n’est pas bien. Je préfère vivre pleinement, sans trop réfléchir, et laisser Dieu gérer les choses », explique-t-elle. 

La Journée mondiale de la population trouve son origine dans un événement marquant : le 11 juillet 1987, jour où la population mondiale a franchi le seuil symbolique de cinq milliards d’habitants. Depuis, cette journée constitue un cadre de réflexion collective sur les défis démographiques et une opportunité pour les gouvernements et les citoyens de promouvoir des politiques justes, inclusives et durables.

Haradie Moza (stagiaire)