Les activités ont été paralysées ce lundi 3 novembre dans la commune rurale d’Oïcha, chef-lieu du territoire de Beni, à la suite d’un mot d’ordre de « journée ville morte » lancé par la société civile locale. Il s’agit de la première journée d’une série d’actions similaires annoncées pour dénoncer la recrudescence de l’insécurité et la mauvaise gouvernance au niveau communal.
Dès les premières heures de la matinée, les forces de l’ordre ont été déployées dans plusieurs points stratégiques de la commune, de Kinkanda au nord, à Ndwani au sud. Malgré cette présence sécuritaire, la circulation est restée très réduite tout au long de la matinée.
Les boutiques, les étalages du marché et même plusieurs pharmacies sont demeurées fermés. Quelques commerçants ont été aperçus le long des rues, sans toutefois ouvrir leurs échoppes. La plupart des écoles n’ont pas fonctionné, les parents préférant garder leurs enfants à la maison.
La veille, l’administrateur militaire du territoire de Beni, le colonel Ehuta Omeonga Charles, avait appelé la population à vaquer librement à ses occupations, après une réunion d’urgence tenue avec plusieurs acteurs communautaires. Malgré cet appel, la société civile a maintenu sa décision d’observer la journée sans activités, estimant que les motifs de son mouvement restaient d’actualité.
Depuis la mi-septembre, la commune d’Oïcha connaît une recrudescence d’actes de banditisme. Le 17 septembre, un jeune acheteur de cacao, originaire d’Oïcha, a été tué dans le village de Cantine, dans le groupement Baswagha-Madiwe. Le 28 octobre, une femme a été abattue par des hommes armés non identifiés dans la commune même, tandis que son époux et l’un de leurs enfants ont été grièvement blessés.
À travers cette série de journées de « ville morte », la société civile entend interpeller les autorités militaires et administratives afin qu’elles prennent des mesures concrètes pour rétablir la sécurité à Oïcha. Elle réclame également des changements au sein de l’administration locale, jugeant certains responsables incapables de répondre aux attentes de la population.
Se confiant à ACTUALITE.CD, le premier rapporteur de la société civile en commune d’Oïcha, Darius Syahera, s’est félicité de cette réussite en remerciant tous ceux qui ont respecté la journée, leur demandant de faire autant jusqu’au retour de la paix et au départ de la bourgmestre de la commune d'Oïcha. Ce premier jour, aucune casse n’a été enregistrée, indiquent plusieurs sources sur place.
Josué Mutanava, à Goma