Le processus devant conduire à l’élection du nouveau président de l’Assemblée provinciale du Kwango est déjà déclenché. C’est aujourd’hui la date de la campagne électorale, après le dépôt des candidatures organisé dimanche. Le scrutin, quant à lui, est prévu pour ce mardi.
Alors que le Bureau s’abstient de toute communication à ce sujet, des sources proches parlent d’une candidature unique du député provincial Tite Munda, l’un des signataires de la pétition de déchéance qui a visé le président démissionnaire.
Du côté du groupe minoritaire, on se dit non concerné. Le député provincial Tonton Lutu relève plusieurs irrégularités qui caractérisent ce processus : l’absence de l’opération de traitement des candidatures et l’organisation des activités pendant un jour non ouvrable. Il juge anormal que cette élection soit organisée dans un temps record, en violation des délais prévus par le règlement intérieur.
« Le processus est vraiment biaisé. Je ne comprends pas s’il y a une urgence en province. On devrait organiser les élections en respectant la procédure légale : 48 heures pour le dépôt des candidatures auprès du président de la Commission politique, administrative et judiciaire que je suis. On devrait m’accorder le temps d’étudier les dossiers de candidatures et faire rapport, puis continuer le processus des élections. En plus, le dimanche n’est pas une journée ouvrable. Mais ils ont fixé le dépôt des candidatures un dimanche. Nous allons d’irrégularités en irrégularités », a déclaré le député provincial Tonton Lutu.
Il précise que les dossiers ont été déposés auprès du directeur de cabinet adjoint, ce qu’il appelle « entorse ».
Pendant ce temps, un télégramme du Vice-premier ministre, ministre de l’Intérieur, convie à Kinshasa tous les membres des bureaux des assemblées provinciales et les gouverneurs pour prendre part à une réunion d’échanges sur la stabilisation des institutions provinciales.
Pour le député Lutu, membre du groupe minoritaire à l’Assemblée provinciale du Kwango, le bloc majoritaire fait un forcing.
« Nous sommes tous au courant de ce télégramme. Chez nous, ici, les gens ne veulent plus entendre ça. Il y a des collègues qui disent que, télégramme ou pas, ils vont continuer à faire ce qu’ils ont commencé », a-t-il déploré.
Du côté du Bureau, silence radio. Le vice-président, qui a confirmé à ACTUALITE.CD le calendrier susmentionné, s’est réservé de répondre à toutes autres questions à cet effet.
Jonathan Mesa