RDC:le FMI a conclu la 1ère revue de l'accord au titre de la FEC et permet un décaissement immédiat équivalant à 190,4 millions de DTS

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Félix Tshisekedi et Mercedes Vera-Martin du FMI

Le Conseil d’administration du Fonds Monétaire International (FMI) a conclu mercredi 2 juillet 2025 la première revue de l'accord au titre de la Facilité de Élargie Crédit (FEC) pour la République Démocratique du Congo (RDC) approuvé le 15 janvier 2025 (voir PR 25/003). Selon le communiqué du FMI parvenu à la rédaction d'ACTUALITE.CD, la conclusion de la première revue a permis un décaissement immédiat équivalant à 190,4 millions de DTS (environ 261.9 millions de dollars américains) pour satisfaire les besoins de balance de paiements, portant le montant total des décaissements à ce jour à 380,5 millions de DTS (environ 523.4 millions de dollars américains). 

« La République démocratique du Congo (RDC) est confrontée à des défis sécuritaires accrus depuis fin 2024. L'escalade du conflit dans la partie Est du pays a entraîné de graves dommages humains, sociaux et économiques et a induit le gouvernement à accroître ses dépenses. Malgré ces difficultés, l’environnement macroéconomique de la RDC est resté globalement stable. La croissance est restée robuste grâce à une production minière résiliente. L'inflation continue de baisser et la position extérieure s’est renforcée. Les perspectives économiques restent favorables, mais soumises à des risques baissiers liés à la persistance du conflit, à la diminution de l'aide humanitaire extérieure, aux secousses sur l'économie mondiale et à une potentielle escalade des conflits géopolitiques. Les autorités sont déterminées à surveiller de près ces risques et à réagir de manière proactive aux défis en constante évolution", a déclaré à la conclusion des discussions du Conseil d'administration, M. Okamura, Directeur général adjoint et président. 

Pour M. Okamura, Directeur général adjoint et président: "l’exécution du budget reste difficile dans le contexte sécuritaire éprouvant. Par conséquent, le déficit budgétaire intérieur base caisse pour 2025 devrait être plus élevé que ce qui avait été prévu au moment de l'approbation du programme, mais devrait retrouver sa trajectoire initiale à partir de 2026, reflétant ainsi l'engagement des autorités à mettre en œuvre des mesures visant à accroître la mobilisation des recettes intérieures et à renforcer le processus d’exécution budgétaire. 

Par ailleurs, en vue de se prémunir contre des chocs négatifs éventuels, les autorités ont adopté un plan de contingence". Par ailleurs, M. Okamura, Directeur général adjoint a indiqué que la Banque centrale du Congo (BCC) a maintenu une orientation restrictive de la politique monétaire, contribuant ainsi à ramener l'inflation à un chiffre pour la première fois en trois ans. Les autorités ont continué à accumuler des réserves internationales, sur fond de rétrécissement du déficit du compte courant. Selon M. Okamura, Il faudrait poursuivre les efforts en vue de renforcer le cadre de mise en œuvre de la politique monétaire, affiner la stratégie d'intervention sur le marché des changes, améliorer la gouvernance et les garanties de la BCC et assurer sa recapitalisation adéquate. 

"Les autorités se sont engagées à accompagner ces efforts visant à préserver la stabilité macroéconomique d’une accélération des réformes structurelles dans des domaines clés tels que le renforcement du cadre de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, l'amélioration de l’environnement des affaires et de la gouvernance, la lutte contre la corruption et l'amélioration des statistiques nationales. Les efforts visant à poser des jalons permettant une mise en œuvre dans les délais impartis des mesures de réforme sous-tendant l'accord au titre de la FRD, également approuvé en janvier, devraient être intensifiés", a-t-il recommandé dans son intervention.

Le programme économique et financier soutenu par la FEC vise à favoriser une croissance forte et inclusive, accélérer la diversification économique, stimuler la création d’emplois, améliorer les conditions de vie, renforcer la gouvernance et la transparence, et réduire la pauvreté grâce à des investissements accrus dans les infrastructures et les secteurs sociaux prioritaires. 

Concernant le programme soutenu par la FRD, celui-ci a pour objectif d’aider la RDC à concrétiser sa vision stratégique en tant que « pays solution » dans la transition vers une économie mondiale à faible émission de carbone, tout en renforçant sa résilience face aux chocs climatiques. 

Ce nouvel accord intervient après l’achèvement de la sixième et dernière revue du programme économique triennal soutenu par la FEC, conclu en 2021 entre la RDC et le FMI. Lors de la dixième réunion du Conseil des ministres, le 23 août 2024, le président Félix Tshisekedi avait donné des instructions pour engager formellement le pays dans un nouveau programme avec le FMI.

Le programme précédent, d’un montant de 1,5 milliard USD, avait permis de renforcer les réserves internationales de change, passées de 1,7 milliard à 6 milliards USD, et de stabiliser progressivement le cadre macroéconomique malgré un contexte difficile. 

Clément MUAMBA