Elles ont fait l’actu cette semaine

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Thérèse Kayikwamba Wagner et Nathalie Yamb

Cette semaine, deux femmes ont occupé le devant de la scène internationale dans des contextes très différents. À Washington, la cheffe de la diplomatie congolaise Thérèse Kayikwamba Wagner s’est imposée comme l’un des visages de l’accord de paix signé entre la République démocratique du Congo et le Rwanda. En Europe, l’activiste suisso-camerounaise Nathalie Yamb a été déclarée persona non grata par l’Union européenne, pour ses positions pro-russes jugées déstabilisatrices.

Thérèse Kayikwamba Wagner : incarner une paix inclusive

Thérèse Kayikwamba Wagner s’est exprimée lors de la signature de l’accord de paix à Washington le 27 juin dernier. Son discours, mêlant fermeté institutionnelle et appel à l’inclusion, a souligné une volonté d’ancrer le processus de paix dans une dynamique participative. Citant des organisations de femmes rencontrées à Kinshasa, elle a mis en avant leur exigence d’une « paix réelle, vécue, partagée, construite avec nous », prenant clairement position pour une diplomatie qui ne se limite pas aux sphères élitaires.

Nathalie Yamb : la voix contestée d’un contre-discours panafricain

À l’opposé de ce registre institutionnel, Nathalie Yamb cristallise depuis plusieurs années un autre type de présence féminine dans les débats internationaux. Connue pour ses prises de position contre l’influence occidentale en Afrique, l’activiste a vu son accès à l’Union européenne suspendu cette semaine, assorti d’un gel de ses avoirs.

Accusée par Bruxelles de soutenir les opérations informationnelles russes et d’adopter un discours favorable au Kremlin, Nathalie Yamb incarne un contre-pouvoir médiatique radical, porté par les réseaux sociaux. Si ses partisans la présentent comme une voix libre du panafricanisme, ses détracteurs dénoncent une rhétorique alignée sur des intérêts géopolitiques extérieurs.

Regards croisés 

Ces deux femmes, par leurs rôles très différents, l’une au cœur d’un processus diplomatique officiel, l’autre en rupture avec les institutions, illustrent l’élargissement du champ d’action féminin dans les affaires internationales. Là où Thérèse Kayikwamba Wagner cherche à inclure les femmes dans une paix durable, Nathalie Yamb revendique une rupture avec l’ordre établi.

Dans un contexte où les voix féminines s’affirment de plus en plus sur la scène politique, ces trajectoires rappellent que la participation des femmes au débat public, qu’elle soit institutionnelle ou contestataire, reste un enjeu central dans la recomposition des rapports de pouvoir, tant en Afrique qu’à l’échelle globale.

Nancy Clémence Tshimueneka