Ces dernières années, les groupes armés actifs dans l’est du pays, plus précisément dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu ont été transformés en partenaires des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Les miliciens membres de ces groupes ont reçu de la part des autorités de Kinshasa, le statut de « wazalendo » (patriotes en swahili).
Les wazalendo qui sont aussi des volontaires pour la défense de la patrie (VDP) combattent réellement aux côtés de l’armée congolaise, ils sont désormais des partenaires. Les wazalendo ont surtout combattu contre les rebelles de l’AFC/M23 empêchant notamment la prise précoce de la ville de Goma.
Mais ce partenariat entre l’armée et les miliciens wazalendo bien que encouragé par les hautes autorités du pays, n’est pas vu d’un bon œil par de nombreux observateurs, notamment les organisations internationales qui ne cessent de dénoncer la légitimation des forces négatives. Beaucoup estiment que les wazalendo constituent une bombe à retardement, car il sera difficile plus tard de les désarmer.
Un autre partenaire des FARDC, l’armée ougandaise (UPDF) qui combat les islamistes des ADF à Beni, Irumu, Mambasa et Lubero, a surpris l’opinion en s’opposant à l’activisme des wazalendo. Dimanche dernier, à l’issue d’un court séjour à Kinshasa, le général Muhoozi Kainerugaba, chef d’état-major de UPDF et fils du président Yoweri Museveni, a mis en garde tous les groupes armés, notamment les wazalendo qui seraient ciblés s’ils refusaient de déposer les armes.
« Les wazalendo sont assurément une force négative. Les forces conjointes de UPDF et des FARDC les attaqueront partout où nous les trouverons », a-t-il déclaré dimanche dernier, peu après une rencontre avec le président congolais Félix Tshisekedi.
Ce jeudi, effectivement, la coalition FARDC-UPDF a attaqué les miliciens Mai-Mai sur l'axe Vuyinga Mabambi, dans la chefferie des Baswagha, dans le territoire de Lubero. De violents affrontements ont duré toute la journée entre les deux parties. Bien qu’une accalmie s’observe ce vendredi dans la région, les activités demeurent toujours paralysées, les habitants dans la psychose préfèrent rester à la maison.