La question relative à la mise en œuvre du plan de désengagement progressif de la mission de l'ONU en République démocratique du Congo (MONUSCO) a été abordée par le Chef de l'État Félix-Antoine Tshisekedi dans son discours à l'occasion de la traditionnelle cérémonie d'échange des vœux avec les diplomates accrédités en RDC.
Pour Félix Tshisekedi, la réussite de ce processus dans le reste des provinces (Nord-Kivu et Ituri) nécessite la mobilisation de la communauté internationale en vue d'appuyer les efforts de stabilisation et des causes profondes des conflits à la base de la déstabilisation de la partie Est de la République Démocratique du Congo.
« Ce retrait progressif est accompagné d’un renforcement significatif des capacités de nos Forces armées (FARDC) et de nos forces de sécurité, qui ont démontré leur engagement à protéger notre territoire et nos populations. Cependant, je tiens à souligner que ce processus ne pourra réussir que si la communauté internationale reste mobilisée pour appuyer les efforts de stabilisation et répondre aux causes profondes des conflits qui ravagent certaines parties de notre pays », a déclaré Félix Tshisekedi dans son discours ce samedi 18 Janvier 2025.
Abordant spécifiquement le cas de la province du Sud-Kivu où la Monusco s'est déjà désengagée, Félix Tshisekedi a fait savoir que des dispositions sont prises pour éviter tout vide sécuritaire
« Dans ce contexte, la mise en œuvre du plan de désengagement progressif de la MONUSCO représente une étape essentielle. Ce processus, mené en concertation avec les Nations Unies et conformément à la résolution 2666 du Conseil de sécurité, est une réponse à la volonté légitime de notre peuple de voir l’État congolais assumer pleinement ses responsabilités en matière de sécurité et de gouvernance.Nous avons entamé ce désengagement de manière ordonnée dans la province du sud Kivu, en mettant en place des mécanismes pour éviter tout vide sécuritaire », a rassuré Félix Tshisekedi dans son discours.
Toujours dans le cadre des efforts de la RDC à renforcer l'autorité de l'État et garantir la sécurité de la population, Félix Tshisekedi a rappelé qu'il a procédé au renforcement de l’action du Plan national de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation, le P-DDRCS.
« Ce programme, fondamental pour la réintégration des anciens combattants dans la vie civile, vise à offrir une alternative durable aux jeunes enrôlés dans des groupes armés. Il contribue à briser le cycle de la violence en créant des opportunités économiques et sociales pour les populations les plus vulnérables. Le P-DDRCS ne se limite pas à la démobilisation des combattants ; il s’inscrit dans une vision plus large de stabilisation des zones affectées par les conflits », a-t-il fait savoir dans son discours.
Et de poursuivre :
« À travers des initiatives de relèvement communautaire, nous œuvrons pour restaurer l’autorité de l’État, reconstruire les infrastructures de base et offrir aux populations locales les services essentiels dont elles ont été privées pendant des années. Cette démarche, bien que complexe, est essentielle pour poser les bases d’une paix durable et pour rétablir la confiance entre l’État et ses citoyens ».
Fin décembre de l'année dernière et agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, le Conseil de sécurité a décidé de proroger jusqu’au 20 décembre 2025 le mandat de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) et, à titre exceptionnel et sans créer de précédent, ni remettre en cause les principes convenus régissant les opérations de maintien de la paix, de sa brigade d’intervention.
Selon un communiqué de l'ONU, en vertu de la résolution 2765 (2024), adoptée à l’unanimité, le Conseil décide que la MONUSCO maintiendra un effectif maximum autorisé de 11 500 militaires, 600 observateurs militaires et officiers d’état-major, 443 policiers et 1 270 membres d’unités de police constituées. Il décide en outre que les priorités stratégiques de la MONUSCO restent les suivantes: contribuer à la protection des populations civiles dans la zone où elle est déployée; et appuyer la stabilisation et le renforcement des institutions de l’État en République démocratique du Congo (RDC), ainsi que les principales réformes de la gouvernance et de la sécurité. Le Conseil autorise ainsi la MONUSCO à prendre toutes les mesures nécessaires pour s’acquitter des tâches prescrites par son mandat.
Le Conseil demande que le Gouvernement de la RDC et l’ONU élaborent une approche sur-mesure du retrait progressif, responsable et durable de la Mission, « qui tienne compte de l’évolution des dynamiques de conflit et des risques en matière de protection dans les zones sensibles du Nord-Kivu et de l’Ituri »
Clément MUAMBA