RDC : l’AFC/M23 conditionne son retour à Doha à la libération des prisonniers

Nangaa, Bisimwa, Chalwe
Nangaa, Bisimwa, Chalwe

Le coordinateur de l’AFC/M23, Corneille Nangaa, a déclaré samedi que le mouvement ne retournerait pas à Doha pour poursuivre les pourparlers avec le gouvernement congolais tant que la libération de ses membres détenus ne sera pas engagée.

« Il est hors de question pour l’AFC/M23 de reprendre le chemin de Doha tant que le régime ne s'engage à prendre les mesures de rétablissement de confiance, notamment de la libération de l’ensemble de personnes injustement arrêtées et détenues par le régime, comme stipulé dans la Déclaration de principes, point 7 alinéa 2 », a écrit M. Nangaa sur X (anciennement Twitter).

L’AFC/M23 affirme que plus de 700 personnes issues de ses rangs sont actuellement détenues par les autorités congolaises.

Le vice-premier ministre en charge de l’Intérieur et de la Sécurité, Jacquemain Shabani, a déclaré que la question de la libération des prisonniers sera abordée dans le cadre de l’accord de paix à venir. « Cette question a été indiquée effectivement comme étant un des principes qui fera l'objet des échanges et des discussions pour la rédaction de l'accord de paix. Il faut attendre encore quelques jours pour voir la signature de ce document final », a-t-il déclaré lundi sur RFI.

La Déclaration de principes signée à Doha prévoit des « mesures de confiance, notamment la mise en place d’un mécanisme, sous facilitation du CICR, pour organiser la libération des détenus d’intérêt ».

Dans un communiqué publié samedi, la présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Mirjana Spoljaric, a exprimé la disponibilité de son organisation à faciliter les libérations de détenus. « Notre équipe en RDC aidera à faciliter la libération des détenus dans les deux camps afin qu’ils puissent rentrer chez eux en toute sécurité », a-t-elle déclaré.

Elle a salué la signature de la Déclaration de principes entre Kinshasa et la rébellion, estimant qu’elle représente « une occasion importante à la région de tracer un nouvel avenir ancré sur la paix et la stabilité ».

Entre le 30 avril et le 15 mai derniers, le CICR avait déjà accompagné le transport de plus de 1 300 personnes désarmées des forces gouvernementales de Goma à Kinshasa, une opération menée à la demande conjointe du ministère de la Défense, de la MONUSCO et de l’AFC/M23.