RDC-M23: le député Emery Okundji demande au Gouvernement de démettre ceux qui trahissent dans les services défense

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Le député national Emery Okundji

Le député national Emery Okundji a lors de son intervention au débat général sur le projet de loi d'habilitation, demandé au gouvernement de démettre de leurs fonctions tous ceux qui ont trahi la république et que la nationalité congolaise leur soit retirée. Évoquant le cas des pays occidentaux, il estime que le gouvernement doit avoir le courage de prendre d'autres d'actes de décisions pour le cas de ces personnes évoluant dans les services de sécurité et de défense.

"Dans les pays de vieille démocratie, vous pouvez avoir la nationalité de ce pays là mais lorsque vous trahissez le pays on vous retire cette nationalité voilà pourquoi honorable président, tout en soutenant la loi d'habilitation, le gouvernement doit avoir le courage de démettre de leurs fonctions dans tous les services de sécurité et défense ceux là qui trahissent la République parce qu'ils ont été nommés, le gouvernement doit avoir le courage de prendre un acte contraire parce que sinon honorable président nous ferons le jeu de l'ennemi et là c'est dangereux", a recommandé Emery Okundji lors de la plénière du mardi 14 juin 2022.

L'élu de Lubefu dans la province du Sankuru a également abordé le volet diplomatique dans le cadre de la guerre avec le M23 soutenu par le Rwanda. Il estime qu'il faudra expliquer à la communauté internationale que la RDC fait face à un Etat voyou qui ne respecte pas ses engagements et que si la RDC vit la situation actuelle c'est à cause d'elle.

"Comme vous avez dit tout au début de la plénière il va falloir activer aussi la diplomatie, nous devons rappeler à cette communauté internationale que la situation que nous vivons à l'Est de la République Démocratique du Congo jusqu'à aujourd'hui c'est elle qui nous a demandé de le faire lorsque le régime du maréchal Mobutu était agonisant, cette communauté internationale a demandé au maréchal d'ouvrir nos frontières et d'accueillir les réfugiés Rwandais et on les a accueillis à bras ouverts avec armes et munitions et depuis lors l'Est de la République Démocratique du Congo est à feu et à sang mais nous devons rappeler à cette communauté que vous devez prendre vos responsabilités, nous devons rappeler à cette communauté des Nations que nous faisons face à un État voyou, un État qui ne respecte pas le droit international et c'est vous qui avez demandé d'ouvrir nos frontières et depuis qu'on les a ouvertes on est poignardé dans le dos pour avoir accueilli dans les conditions de détresse les réfugiés Rwandais. Cette communauté internationale a l'obligation d'aider la République Démocratique du Congo à faire face à l'agression Rwandaise et à ses complices voilà pourquoi honorable président, j'exhorte mes collègues agissons à l'unisson, soutenir nos forces de défense et sécurité afin de réaffirmer notre souveraineté", a-t-il ajouté.

Il a lancé un appel à l'unisson face à cette nouvelle agression du Rwanda. Il a indiqué que dans pareil cas, il ne devrait y avoir ni majorité ni opposition.

"Lorsque la patrie est danger, lorsque la souveraineté nationale est menacée, nous n'avons ni majorité ni minorité, nous n'avons que la République Démocratique du Congo la terre de nos ancêtres et donc nous avons l'obligation de défendre notre pays si réellement nous aimons notre pays quelque soit nos divergences pendant cette période nous taisons nos divergences pour faire face à l'ennemi commun voilà pourquoi Honorable Président,si nous étions dans un cas normal j'aurai poussé ma réflexion beaucoup plus loin mais pendant ce temps ne démontrons pas à l'ennemi que la nation congolaise par sa représentation est divisée, nous devons agir à l'unisson et surtout mettre en tête la phrase magique de Mzee Laurent Désiré Kabila ne jamais trahir le Congo", a-t-il conclu.

La rébellion à prédominance tutsi vaincue en 2013 par Kinshasa, le M23 a repris les armes fin 2021, en reprochant aux autorités congolaises de ne pas avoir respecté un accord pour la démobilisation et la réinsertion de ses combattants.

Les combats se sont intensifiés ces dernières semaines et Kinshasa a clairement accusé Kigali de soutenir cette rébellion.

La semaine dernière, l'armée de RDC avait accusé Kigali d'avoir envoyé 500 de ses militaires dans l'est du pays, ce que le gouvernement rwandais avait une nouvelle fois démenti, comme il nie tout soutien au M23. Lundi, après la prise de Bunagana, l'armée congolaise accusait le Rwanda d'"invasion" de son territoire, en assurant que "toutes les dispositions étaient mises en place pour la reprise en main de la situation".

Depuis plusieurs semaines, des manifestations sont organisées en RDC pour demander la rupture des relations diplomatiques avec le Rwanda. Mardi encore, quelques centaines de personnes se sont rassemblées devant le ministère des Affaires étrangères à Kinshasa pour demander l'expulsion de l'ambassadeur du Rwanda, Vincent Karega. Celui-ci avait été récemment convoqué pour recevoir une mise en garde "sévère", selon les autorités congolaises.

Les relations entre Kinshasa et Kigali sont tendues depuis le génocide au Rwanda en 1994, avec l'arrivée massive en RDC de Hutu rwandais accusés d'avoir massacré les Tutsi, chaque pays s'accusant mutuellement de soutenir des groupes rebelles antagonistes. Elles s'étaient apaisées après l'arrivée au pouvoir, début 2019, de Félix Tshisekedi, mais la résurgence du M23 a ravivé les tensions.

Clément Muamba