L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) rapporte que dans bon nombre de pays, une proportion de 10 % à 40 % de la population est porteuse d’un gène drépanocytaire. Dans une stratégie pour la région africaine parue en 2011, elle estime à au moins 2 % le taux de prévalence de la maladie dans ces pays. Desk Femme s'est intéressé de près aux causes, types de prévention et traitements.
Certaines des femmes rencontrées lors de la réalisation de ce reportage pensent que "la drépanocytose est une maladie essentiellement héréditaire, quel que soit le nombre d'années au cours desquelles elle se manifeste dans une famille". D'autres par contre, estiment que "les origines de cette maladie sont diverses. Pas uniquement héréditaires".
En matière de prévention, les Kinoises que nous avons interrogés préconise le test d'électrophorèse.
Ancien de l’Institut Supérieur des Techniques médicales (ISTM), Pierre Ngandu Muepu travaille à l’INRB depuis une vingtaine d’années. Il est responsable du département d’Analyse médicale et Prélèvements. Dans un entretien accordé à la rédaction Femme de ACTUALITE.CD, il donne certaines précisions concernant cette maladie.
« La drépanocytose est une maladie causée par la présence d’une hémoglobine anormale (S) dans l’organisme. Elle est aussi appelée anémie falciforme, touchant les globules rouges », explique le biologiste, avant de donner quelques caractéristiques de la maladie.
« Elle ne permet pas une quantité constante de sang dans le corps humain. Ce qui oblige des séances régulières de transfusion sanguine. La prise en charge médicale est permanente et très couteuse. L’INRB propose uniquement un diagnostic. Les centres de santé spécialisés et hôpitaux offrent des soins aux malades ».
Exclusivement héréditaire ? Oui, répond le biologiste. « La drépanocytose est effectivement une maladie héréditaire. On l’hérite des parents. Un homme AS et une femme AS auront dans leur lignée, des enfants SS. Ils pourront également produire des hétérozygotes AS. Le gène de la drépanocytose n'est pas une maladie, mais signifie qu'une personne l’a hérité de l'un de ses parents » a-t-il précisé.
Pour prévenir cette maladie, Pierre Ngandu Muepu parle de l’expérience de l’INRB.
« Nous recommandons aux jeunes qui aspirent au mariage de faire tous les examens prénuptiaux. Cela comprend le test d’Electrophorèse pour connaitre le type d’hémoglobine que l’on porte, le Groupe sanguin ainsi que le VIH/SIDA. Lorsque le résultat s’avère positif à la drépanocytose, nous conseillons aux couples de se séparer pour éviter des cas de maladie dans leur progéniture », conseille-t-il.
Aux parents dont les enfants sont drépanocytaires, le biologiste conseille de privilégier le dialogue autour de cette réalité avec leurs enfants qui atteignent l’âge adulte.
L’OMS précise que par défaut des structures de base nécessaires pour prendre en charge les patients, le dépistage systématique de la drépanocytose n’est pas une pratique courante et le diagnostic de la maladie n’est habituellement posé que lorsque survient une complication grave. En conséquence, plus de 50 % des enfants atteints de la forme la plus sévère de la maladie décèdent avant l’âge de cinq ans, le plus souvent d’une infection ou d’une anémie grave.
Prisca Lokale