Une centaine de militaires de la garde républicaine ont investi dans la nuit du lundi 14 juillet, la ferme de Kashamata, une vaste propriété de l’ancien président de la République, Joseph Kabila. Arrivés à bord des jeeps et camions, ces éléments armés ont procédé à l’expulsion de tous les agents de sécurité et travailleurs présents sur le site, selon des sources.
Cette opération inattendue soulève des vives préoccupations dans la société. L’organisation Justicia ASBL, engagée dans la défense des droits humains dénonce une intervention menée en dehors de tout cadre légal connu.
« Jusqu’à ce jour, aucune procédure judiciaire n’est engagée contre l’ancien président Joseph Kabila. Dès lors, nous nous interrogeons sur l’identité de l’autorité qui a donné l’ordre d’envahir cette propriété privée, et surtout sur les véritables motivations de cette action », a déclaré Maître Timothée Mbuya, président de l’organisation.
Justicia ASBL fustige le silence des institutions publiques et appelle à la transparence.
« Ce qui s’est passé à Kashamata est grave. C’est une intrusion armée, planifiée et exécutée sans fondement légal. Cela crée un dangereux précédent dans un État qui se dit de droit. L’usage de la force contre des biens privés, sans mandat judiciaire, est une atteinte aux droits fondamentaux et à la sécurité juridique des citoyens, quel que soit leur statut », a poursuivi Maître Mbuya.
Aucune communication officielle n'est faite par les autorités militaires ou civiles au sujet de cette opération.
Le climat reste tendu dans la ville de Lubumbashi, où cet acte est interprété par certains observateurs comme un signal politique aux implications encore floues.
M. Kabila, Chef de l’Etat durant 18 ans est accusé par l’actuel pouvoir, de soutenir la rébellion de l’AFC/M23 dans l’est du pays. Après un long moment à l’exil, Joseph Kabila est retourné au pays précisément dans la ville de Goma, zone sous contrôle rebelle où il a mené des consultations sociales selon lui, pour chercher une issue à la déstabilisation dans l’est du pays. Entre-temps, ses immunités de sénateur à vie ont été levé et une dossier judiciaire contre lui est initiée à l’auditorat général des FARDC.
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Timothée Prince ODIA