Le directeur pays d’Oxfam en RDC, Maneji Mangundu a fait un état des lieux ce mardi 15 juillet, des activités de son organisation dans les provinces en proie à la crise humanitaire, notamment en ce qui concerne les difficultés d’intervention après la décision de l’administration américaine de couper les financements de l’USAID qui s’élevaient à plus de 70%. Conséquences directes d'après M. Maneji, il y a baisse du nombre (750 000) de bénéficiaires de l’aide d’Oxfam durant l’année en cours, l’arrêt de l’assistance à plus de 6 millions de personnes et le décès de plus de 80% de celles qui étaient sous cure du VIH/SIDA en raison de la carence des médicaments.
« L’année passée nous avons assisté plus d’un million deux cent personnes, et nous continuons à répondre aux besoins des sept cent cinquante personnes en RDC. Au mois de janvier 2025, nous avons eu le double choc, à savoir l’augmentation des conflits armés et la coupure des financements de l’USAID, qui avait affecté tous les acteurs humanitaires. On a constaté que les impacts étaient énormes, parce que six millions de personnes seront privées de notre aide. Ceci a également impacté négativement sur le développement parce que le financement pour la lutte contre le VIH/SIDA a été coupé, ce qui a entraîné la mort, à cause du manque des médicaments, de 80% de deux cent personnes qui étaient sous cure de ce virus », a déclaré le directeur pays d’Oxfam en RDC lors d’un point de presse conjoint avec les directrices exécutives de l’ONG en poste en Amérique et au Québec. Ces dernières ont visité les provinces en proie à la crise humanitaire.
Conséquences sur le retour des déplacés
Pour sa part, Béatrice Vaugrante, directrice exécutive d’Oxfam au Québec (Canada) a déploré « la coupure brutale, drastique et sans préavis et avertissement » des financements de l’USAID, qui chamboulé le retour aux villages des personnes déplacées de force lors des affrontements entre les FARDC et l’AFC/M23 à Goma et à Sake dans la province du Nord-Kivu, en janvier dernier.
Annonçant le projet de coupure d’aide humanitaire de son pays, le canada, Mme Vaugrante a interpellé les nations en passe d’emboiter le pas aux Etats-Unis « de reconnaître que la sécurité mondiale n’est pas juste plus d’investissement dans les armes et la défense ; la sécurité mondiale est aussi l’entraide internationale, l’aide internationale, l’aide humanitaire », exhortant Kinshasa à insister sur ces derniers dans les forums à travers le monde entier.
Vers un plaidoyer de l’Oxfam à l’administration Trump pour l’aide humanitaire en RDC
Alors que la suppression de l’USAID, fonds qui finançait d’innombrables projets en RDC, la directrice exécutive de l’Oxfam América, Abby Maxan, qui indique l’urgence d’intervenir dans l’Est du pays, a promis de rencontrer les décideurs Américaines et certains bailleurs de fonds d’Oxfam pour des discussions en vue de leur expliquer la situation de terrain et battre en brèche certains renseignements non corrects sur le développement et sur les perspectives de paix de sécurité.
Lors d’une interview accordée à RFI, l’ambassadrice des USA en poste à Kinshasa, Lucy Tamlyn, avait que, malgré la fin de l’USAID en RDC, l’aide américaine ne s’est pas arrêtée, mais elle est plutôt coordonnée par le département d’Etat pour assurer « la cohérence entre la diplomatie et l’assistance », rappelant que son pays demeure le plus grand bailleur des fonds pour l’aide en République Démocratique du Congo.
Samyr LUKOMBO