Le mouvement Rien Sans Les Femmes (RSLF) a fait une déclaration ce 22 décembre au sujet du positionnement de la femme dans les institutions de la République Démocratique du Congo. Après avoir observé avec intérêt la situation politique actuelle, ce collectif dresse cinq recommandations au président Félix Tshisekedi.
En effet, RSLF se dit préoccupé par la perte du leadership féminin au perchoir de l'Assemblée Nationale, deuxième institution du pays, une position qui constituait une grande avancée dans la représentativité des femmes aux postes de prise de décision en RDC. Les membres de ce mouvement soulignent que ce poste avait placé la RDC dans le palmarès des États pro-genre et c'est dans ce cadre que le prix "une des femmes les plus influentes" a été décerné à Jeanine Mabunda.
« Cet acquis majeur aurait pu être sauvegardé pour l'avancement de l'agenda genre consacré notamment dans la convention sur l'élimination de toutes formes de discrimination à l'égard de la femme, l'agenda 2063 de l'Union Africaine, l'agenda 2030 sur les ODD et la Résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies sur Femmes, Paix et Sécurité », ont-elles mentionné dans la déclaration.
Le mouvement recommande au président de la République de « matérialiser son engagement à faire jouer aux femmes et jeunes femmes un rôle intense, actif et visible dans la nouvelle gouvernance, de garantir aux femmes une place de choix à la tête et au sein de toutes les institutions du pays tant au niveau local, provincial que national. Mais également de s'impliquer personnellement et veiller à ce que les femmes occupent de manière paritaire les postes dans toutes les institutions du pays ».
RSLF a par ailleurs appelé les responsables des partis et regroupements politiques à valoriser les compétences féminines au sein de leurs partis et s'impliquer avec responsabilité dans l'apaisement du climat politique actuel.
Pour rappel, la première femme élue présidente de l’Assemblée Nationale, Jeanine Mabunda, a été destituée de son poste, le 10 décembre, suite aux pétitions lancées contre elle et d’autres membres de son bureau.
Prisca Lokale