Dans un rapport rendu public à Kananga ce vendredi 27 mars la veille de l'An 3 de ce qu'il convient d'appeler massacres de Nganza (Kananga), le barreau des avocats du Kasaï Central à travers le bureau des consultations gratuites (BCG) relève des faiblesses dans la réponse judiciaire dans ce qu'il qualifie des crimes graves et odieux commis dans la commune de Nganza au Kasaï Central.
Ils pointent du doigt le commandement de l'armée de constituer un véritable frein à l'administration de la justice.
« Face aux exactions commises, un dossier judiciaire est ouvert à l'auditorat militaire supérieur de l'ex-province du Kasaï Occidental sous le RMP n• 1354/LZA/017/BMG (...) tout en appréciant les efforts déployés par la justice militaire en ce qui concerne la phase des enquêtes judiciaires, il convient de relever qu'elle est confrontée à beaucoup de difficultés », précise le rapport qui énumère quelques-unes des difficultés, à savoir : l'absence d'un magistrat revêtu du grade au moins égal à celui de général pour interpeller les hauts officiers susceptibles d'engager leur responsabilité pénale dans ce dossier ; l'influence négative du commandement militaire constitue un véritable frein à la bonne administration de la justice ; le manque d'une expertise médico légale et scientifique avérée pouvant faciliter les opérations d'exhumation.
Pour parer à ces faiblesses, le BCG recommande, au Gouvernement congolais, entre autres, de doter la justice militaire des moyens conséquents pour rendre efficace son fonctionnement. A l'auditorat militaire supérieur, il recommande d'assurer la meilleure mise en état du dossier et la bonne conservation des preuves, interroger et arrêter tous les suspects impliqués dans le dossier. Et aux victimes, le BCG recommande de s'organiser dans le cadre d'une association de défense de leurs droits.
Pour rappel et selon plusieurs rapports des ONG des droits de l’homme, du 28 au 30 mars 2017, les forces de défense et de sécurité avaient lancé une opération "porte à porte dans la commune de Nganza et avaient tiré sur les hommes de tous âges, violé les femmes et les filles, pillé les biens de la population accusée de sympathie supposée avec le mouvement Kamuina Nsapu. Les corps des victimes auraient été entassés dans des camions et conduits à des destinations inconnues.
Sosthène Kambidi