La République démocratique du Congo et le Royaume-Uni ont engagé des concertations diplomatiques et techniques sur le retour des ressortissants congolais en situation irrégulière, a annoncé mardi le gouvernement congolais, après le durcissement par Londres des conditions d’octroi de visas aux Congolais.
Dans un communiqué, le ministère congolais de la Communication indique que Kinshasa a été officiellement informée, par les canaux diplomatiques, des mesures envisagées par le Royaume-Uni, notamment l’introduction de restrictions de visas visant les détenteurs de passeports spéciaux congolais.
La RDC affirme son attachement à une gestion concertée des questions migratoires, fondée sur le respect de la souveraineté des États, des droits humains et des législations en vigueur dans les deux pays.
Des échanges techniques et stratégiques sont en cours entre des experts du ministère congolais des Affaires étrangères, de la Direction générale de migration (DGM) et du Home Office britannique, afin d’examiner la situation des Congolais en séjour irrégulier au Royaume-Uni et d’identifier des solutions « durables, efficaces et mutuellement acceptables », précise le communiqué.
Les discussions portent notamment sur les mécanismes d’identification préalable des personnes concernées. Kinshasa rappelle qu’aucune procédure de retour ou d’expulsion ne peut être engagée en cas de doute sur l’identité d’une personne et que toute mesure doit se faire dans le strict respect des droits humains.
Ces échanges interviennent alors que Londres a annoncé la suppression des procédures accélérées de délivrance de visas pour les ressortissants congolais ainsi que la fin du traitement préférentiel accordé aux responsables politiques et aux personnalités de haut niveau, invoquant une coopération jugée insuffisante sur les retours.
La ministre britannique de l’Intérieur, Shabana Mahmood, a averti que le Royaume-Uni pourrait aller jusqu’à une suspension totale des visas pour la RDC si la « coopération ne s’améliore pas rapidement », affirmant que les pays concernés devaient reprendre leurs ressortissants en situation irrégulière.
Le Home Office fait état de lenteurs administratives et d’exigences documentaires ayant entravé les retours vers la RDC, tout en reconnaissant un certain niveau d’engagement des autorités congolaises.
Dans son communiqué, Kinshasa dit exprimer sa confiance dans une issue constructive des échanges techniques en cours, appelés à renforcer la coopération migratoire entre les deux pays « dans un climat de sérénité et de respect mutuel », au bénéfice des relations bilatérales.