Le Franc Congolais s’est apprécié de 6,31% à l’indicatif et de 4,12% sur le marché parallèle. D'après le compte rendu de la 62e réunion du conseil des ministres, comparativement à fin décembre 2024, la monnaie nationale a enregistré une appréciation de 13,47% à l’indicatif et de 9,54% au parallèle.
Intervenant comme orateur principal à Makutano Talk, le gouverneur de la Banque Centrale du Congo( BCC) André Wameso a répondu aux préoccupations de l'assistance liées à cette appréciation de la monnaie nationale. Le numéro Un de la BCC a précisé que l'appréciation actuelle n'est pas liée simplement à l'injection de 50 millions USD faite au mois d'août, c'est plutôt le fruit d'une série de mesures combinées.
"Ce n'est pas l'utilisation des réserves qui a amélioré le franc congolais sinon en injectant les réserves dans le marché, on allait continuer à labourer la mer. Il y a eu une correction d'un coefficient prudentiel qu'on appelle la réserve obligatoire. C'était une façon d'envoyer un message ; la Banque centrale est là. S'il y'a surchauffe, la BCC a la capacité de pouvoir réguler pour stabiliser, quand il y a eu cette injection de 50 millions de dollars le cours de change ne s'est pas amélioré, l'injection a eu lieu le 18 août précisément et il fallait attendre la première semaine de septembre pour voir le cours de change commencer à s'améliorer et la première semaine de septembre était juste une semaine avant que les banques commencent à ajuster les réserves obligatoires cristallisées en franc congolais en 2021", a expliqué André Wameso, gouverneur de la Banque Centrale du Congo samedi 11 octobre 2025 à Kinshasa.
Est ce que ça va durer ?
Répondant à cette question, le successeur de Malangu Kabedi à la tête de la Banque Centrale du Congo (BCC) a rassuré que ces mesures vont permettre au franc congolais de s'apprécier davantage même dans la durée. Reconnaissant également le rôle du gouvernement dans la stabilité de la monnaie nationale, il a affirmé que son institution a corrigé un des éléments de la politique monétaire qui était devenu défaillant.
"Je crois que oui. Nous ne sommes pas dans une phase d'amélioration du cours de change dans un système où tous les instruments de politique monétaire fonctionnaient, nous sommes dans une appréciation liée à une correction d'un instrument de politique monétaire qui était défaillant et donc quand cette correction va finir puisqu'il y a 3 phases de ponctions de franc congolais : il y a septembre, octobre et puis novembre. Octobre ça commence la semaine prochaine à partir du 15 et une fois qu'on aura fini de corriger les marchés vont trouver un point d'équilibre et en ce moment là, la Banque centrale cette fois-ci, je dis bien cette fois-ci en coordination avec le gouvernement dans sa politique monétaire va veiller à la stabilité.C’est que la Banque centrale a corrigé un instrument monétaire qui était mal ajusté et qui a occasionné une surliquidité des franc congolais sur le marché, et cette correction ponctionne le franc congolais de telle sorte qu'il y a un retour à l'équilibre qui va être déterminé pas par la Banque centrale par le marché quand cet instrument va finir d'être corrigé au mois de novembre, c'est ça la réalité", a soutenu André Wameso.
Pour André Wameso, avoir une monnaie nationale stable ne sera pas une première expérience pour la République Démocratique du Congo.
Par le passé, le pays a déjà connu celà et affirme que seule stabilité donne la confiance qu'il faut avant de pouvoir investir en monnaie nationale.
"Vous savez très bien que ces périodes de stabilité nous les avons déjà connues dans ce pays, ce n'est pas sorcier. Nous l'avons connu de 2010 à 2015,de 2020 jusqu'à on a atteint le taux de 2000 et de 2020 à juin 2023 donc ça veut dire quand on est sérieux, rigoureux on peut maintenir la stabilité et cette stabilité est maintenant nécessaire pour redonner la confiance parce-que quelqu'un va investir en franc congolais s'il sait qu'il est dans un environnement de stabilité parce-que s'il vend ses produits en franc congolais il ne devrait pas subir des chocs qui vont lui faire perdre l'argent avec la dépréciations si nous sommes dans une phase d'instabilité qui peut être liée soit à une mauvaise conduite de politique monétaire soit à une mauvaise politique de conduite budgétaire", a souligné le gouverneur de la Banque Centrale du Congo.
Pour le Comité de Politique Monétaire (CPM), l'évolution liée à l'appréciation de la monnaie nationale résulte d'une série de mesures prises par la Banque Centrale du Congo, notamment: (i) l'intervention directe sur le marché des changes, le 18 août 2025. a 2025, à travers une cession de 50,0 millions de USD; (ii) l'actualisation du taux de change appliqué au stock de la réserve obligatoire sur les dépôts en dollar américain, cristallisée en monnaie nationale depuis décembre 2021 ayant ainsi occasionné ponction de 371 milliards pour le premier palier; (iii) une organisation plus transparente du marché des changes et (iv) une amélioration globale de la gestion de la liquidité bancaire.
Compte tenu des perspectives favorables, le Comité de Politique Monétaire (CPM) avait décidé d'assouplir sa politique monétaire. Ainsi, le taux directeur de la Banque Centrale du Congo passe de 25,0% à 17,5%, soit une réduction de 750 points de base, et celui sur les facilités de prêt marginal passe de 30,0% à 21,5%.
Clément MUAMBA