Le climat politique demeure tendu dans la province du Kwango. Le gouverneur et tous les membres du bureau de l’Assemblée provinciale ont été convoqués à Kinshasa par le ministère de l’Intérieur. Cette décision intervient après la mise en place d’une commission ad hoc chargée d’examiner la pétition visant le président de l’Assemblée provinciale, ainsi que le dépôt de nouvelles pétitions contre trois autres membres du bureau.
La situation s’enlise alors que le gouverneur et la majorité des membres du bureau se retrouvent, à leur tour, visés par différentes initiatives de déchéance. Ce bras de fer institutionnel plonge la province dans une crise politique profonde.
Certains notables du Kwango interprètent cette tension comme le résultat de fortes influences politiques. Parmi eux, Richard Kubi estime que ces luttes d’intérêts n’apportent rien à la population. Selon lui, « la population ne se retrouve pas. Elle attend qu’il y ait la paix et la cohésion dans notre province. Toutes ces mises en scène, des motions et des pétitions, n’arrangent pas la population. Nous attendons d’eux des édits, le contrôle, qu’ils fassent leur travail au lieu de chercher à satisfaire les intérêts de leurs mentors. Si toutes les parties peuvent revenir à la raison, mettre un peu d’eau dans leurs verres, pour la paix et la cohésion dans notre province. Notre priorité, c’est le développement de la province. Ici, nous disons souvent que les télévisions sont ici, mais les télécommandes sont à Kinshasa. Derrière tout ça, il y a des tireurs de ficelles qui se trouvent à Kinshasa », a-t-il expliqué.
La crise s’est installée en un temps record. Lundi, une pétition de déchéance a été initiée contre le président de l’Assemblée provinciale, signée par 14 députés sur les 24 que compte l’institution. Le lendemain, cinq autres élus ont déposé une motion de défiance contre le gouverneur de province. Et dès mercredi, de nouvelles pétitions ont été introduites contre les autres membres du bureau, aggravant davantage l’instabilité politique dans le Kwango.
Jonathan Mesa