Paris, capitale de la République Française s'apprête à accueillir ce jeudi 30 octobre 2025 la conférence humanitaire destinée à « faire converger les initiatives de paix » et à répondre aux besoins urgents des populations déplacées dans l'Est de la République Démocratique du Congo. La date de ces assises a été dévoilée lundi 13 octobre 2025 par l'ambassadeur permanent de France à l'ONU Jérôme Bonnafont à l'occasion de la 10016e réunion consacrée à la situation dans la région des Grands Lacs.
À travers cette initiative, l'Exagone entend mobiliser partenaires et bailleurs pour tenter d’apporter une réponse humanitaire d’envergure à une crise qui menace la stabilité de toute la région des Grands Lacs. Cette séance de travail a permis à Jérôme Bonnafont de solliciter également l'appui et l'accompagnement des Nations-Unies pour atteindre les objectifs fixés derrière cette manifestation.
"Après des décennies de conflits, il est urgent de répondre aux attentes des populations en vue de parvenir à la paix, à la sécurité et à la stabilité dans la région des Grands Lacs. Le Conseil doit appuyer résolument les efforts pour cesser le combat, trouver une solution politique, garantir le respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de la RDC et répondre à l'urgence humanitaire: c'est le but de la Conférence de soutien à la paix, à la prospérité dans les Grands Lacs co présidée avec le Togo mediateur de l'Union africaine que la France accueillera le 30 octobre à Paris", a annoncé l'ambassadeur permanent de France à l'ONU Jérôme Bonnafont.
Annoncée précédemment par Emmanuel Macron, Président français à la tribune de la 80e Assemblée générale des Nations-Unies, Emmanuel Macron espère à travers cette rencontre redonner le sourire aux populations du grand Kivu dans l'Est de la RDC.
"Dans la région des Grands Lacs,la souveraineté et l'intégrité territoriale de la République Démocratique du Congo doivent être respectées,il faut rendre l'espoir à la population de Kivu et au centaine de milliers des personnes qui ont été déplacées. C'est aussi pour ça que nous nous réunirons le mois prochain à Paris tous ceux qui peuvent répondre à l'urgence humanitaire et faire converger les initiatives de paix,je me félicite de ce qui a été conduite par l'Union Africaine partant des voisins par le Qatar,par les États-Unis d'Amérique mais l'urgence humanitaire là aussi est indispensable,nous ne devons oublier aucun de conflit, nous n'avons pas le droit à aucun moment de nous décourager", avait fait savoir Emmanuel Macron, président français.
Ces assises interviennent dans un contexte marqué par la réduction drastique du plan de l'ONU d’aide humanitaire mondial pour l’année 2025, en raison des « coupes budgétaires les plus importantes jamais opérées ». Le nouveau plan de 29 milliards de dollars pour 2025, contre les 44 milliards demandés à l’origine, doit « hyper-prioriser » l’aide pour 114 millions de personnes, selon un communiqué du Bureau de coordination de l’aide humanitaire de l’ONU (OCHA) rendu public lundi 16 juin 2025.
Chiffré à hauteur de 2,54 milliards USD, le plan de réponse humanitaire 2025 pour la République Démocratique du Congo n'est financé qu'à ce jour à hauteur de près de 15%. C'est ce qu'a révélé le bureau de la Coordination des affaires humanitaires des Nations-Unies (OCHA) dans son bulletin rendu public vendredi 19 septembre. Selon le document, le bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies note que le niveau de financement reste critique alors que sur le terrain, les besoins restent les plus élevés dans les provinces du Nord et Sud-Kivu et Ituri dans l'Est de la RDC.
Lancé en février dernier par le gouvernement et la communauté humanitaire, le plan de réponse humanitaire 2025 pour la RDC est chiffré à 2,54 milliards de dollars américains. Cette enveloppe cruciale vise à fournir une aide vitale à 11 millions de personnes dont 7,8 millions de déplacés internes, l’un des niveaux les plus élevés au monde parmi les 21,2 millions de Congolais affectés par des crises multiples : conflits armés, catastrophes naturelles et épidémies.
Le lancement du Plan de réponse aux besoins humanitaires pour la RDC (2025) intervenait dans un contexte particulier de polycrise multidimensionnelle d’une ampleur inédite, qui combine trois éléments déstabilisateurs majeurs : d’une part une spirale de violence qui s’étend de l’Ituri au Tanganyika ; d’autre part la présence d’une autorité de facto dans des zones clés du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, deux provinces où les besoins humanitaires sont très importants ; et enfin une crise majeure du financement de la réponse humanitaire.
Clément MUAMBA