Le conclave d’une partie de l’opposition congolaise tenu à Nairobi (Kenya) condamne la décision de la Haute Cour Militaire condamnant à mort l'ancien Chef de l'État Joseph Kabila qui est d’ailleurs initiateur de ce rassemblement de deux jours. La nouvelle plateforme politique « Sauvons la RDC » dit rejeter l’arrêt de la cour militaire et le considère de nul et de nul effet car violant les textes des lois de la République, affirment les opposants.
« Considérant la procédure irrégulière de la levée des immunités menée par l'Auditorat Général et le Sénat de la République, vue la décision de la Haute Cour Militaire intervenue au terme d'un procès inique et contraire aux principes universels d'un procès équitable, considérant le danger et l'exacerbation des menaces à la cohésion nationale, vu les engagements internationaux de la République Démocratique du Congo en matière des droits humains spécialement en rapport avec le processus d'abolition de la peine de mort, rejette l'arrêt de la Haute Cour Militaire portant condamnation à mort du Président honoraire Joseph Kabila, considère cette décision nulle et de nul effet car contraire à la Constitution et à la loi portant statut des anciens Chefs d'État et des institutions en République Démocratique du Congo », ont-ils fait savoir à l'issue des travaux.
En date du 30 septembre 2025, l'ancien Président de la République Joseph Kabila a été condamné à la peine de mort, conformément aux réquisitions du lieutenant général Jean-René Likulia Bakulia, représentant du ministère public. Les accusations lourdes, ont porté notamment sur « trahison », « participation à un mouvement insurrectionnel », « crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité », « homicide intentionnel par balles », « viol », « torture », « déportation » et « occupation par la force » d’une partie de l’est de la RDC, passée en début d’année sous le contrôle de la rébellion de l’AFC-M23 soutenue par le Rwanda.
En plus de la peine capitale, la Haute Cour Militaire a ordonné l'arrestation immédiate de Joseph Kabila. Ce dernier a été condamné à verser 29 milliards de dollars de dommages et intérêts à l’État congolais, ainsi que 2 milliards à chacune des deux provinces de l’Est qui s’étaient constituées parties civiles à savoir les provinces du Nord-Kivu et le Sud-Kivu. Toutefois, précise l'arrêt, la Haute Cour a souligné que les biens du condamné ne seraient pas saisis, rappelant que les infractions retenues ne prévoyaient pas la peine complémentaire de confiscation.
Cette condamnation intervient alors que la rébellion de l'AFC/M23 soutenue par le Rwanda s’est emparée depuis janvier de deux grandes villes de l’Est congolais et contrôle plusieurs territoires stratégiques dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Les juges de la Haute Cour militaire estiment que l’ancien président Joseph Kabila aurait entretenu des liens directs avec ce mouvement rebelle.
Le parti de l’ancien président le PPRD a dénoncé un « procès bidon » visant à éliminer un adversaire politique. Jugé et condamné par défaut, le procès, ouvert en juillet, avait été boycotté par M. Kabila qui n’a ni comparu ni mandaté d’avocat pour plaider sa cause.
Clément MUAMBA