Dans le territoire de Djugu dans la province de l'Ituri, les attaques armées contre les civils persistent dans les zones de Nizi, Tchomia, Fataki et Drodro. C'est ce que révèle le Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA) dans son rapport couvrant l'ensemble du mois de juin de l'année en cours.
"Entre le 1er et le 30 juin, au moins 25 civils ont été tués lors d’attaques et affrontements armés dans les zones de santé de Nizi, Tchomia, Fataki et Drodro. La dernière attaque en date a visé le site de personnes déplacées internes de Djangi, le 27 juin dans la zone de santé de Drodro.Selon des sources locales, au moins 11 personnes ont été tuées et une dizaine d’autres blessées", lit-on dans le rapport ce jeudi 17 juillet.
En raison de la persistance des hostilités, poursuit le rapport mensuel du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), les habitants de plusieurs villages ont dû fuir vers des zones considérées comme relativement sûres, notamment dans la zone de santé de Lita.
"Environ 9.300 personnes auraient été nouvellement déplacées au cours du mois de juin. La poursuite des violences suscite des inquiétudes quant à une dégradation accrue de la situation sécuritaire, avec des risques de nouveaux déplacements de populations vers des communautés hôtes déjà fortement sollicitées. La situation humanitaire risque de se détériorer davantage", a alerté OCHA.
Alors que la poursuite des combats entre les rebelles du M23 et l'armée congolaise contraignent des milliers de civils à fuir leur foyer dans la province du Sud-Kivu, à l'est de la République démocratique du Congo, dans la province voisine de l’Ituri, des violences armées ont également déplacé des dizaines de milliers de personnes depuis le début de l'année. Selon un rapport du bureau des affaires humanitaires de l’ONU, OCHA , publié précédemment en Mars 2025, environ 100.000 personnes ont dû fuir des violences armées dans les territoires de Djugu, Irumu et Mambasa, en Ituri.
Au cours du mois de février, des sources locales et humanitaires rapportent une intensification de ces violences contre les populations civiles. Des affrontements entre groupes armés et des attaques contre la population ont causé la mort de 205 civils dans les territoires de Djugu, d’Irumu et de Mambasa durant les deux premiers mois de l'année, dont la moitié en février, y compris des femmes et des enfants, précise OCHA dans son dernier rapport de situation.
Au cours du mois de février, au moins 45 civils auraient été tués dans le territoire d’Irumu à la suite d’une série d’attaques perpétrées par des combattants des Forces démocratiques alliées (en anglais Allied Democratic Forces, ou ADF) dans plusieurs villages sur l’axe Komanda – Luna. En raison de la détérioration persistante de la situation sécuritaire, plusieurs écoles ont dû suspendre leurs activités. Entre janvier et février, 78 établissements scolaires ont fermé leurs portes dans les zones de santé de Fataki et Drodro, affectant l’éducation de près de 30.000 enfants.
Clément MUAMBA