Niamba Malafi, artiste pluridisciplinaire et directeur de l’espace culturel des Mwindeurs, dans la commune de N’djili à Kinshasa, arrêté samedi dernier, a été transféré ce mardi 30 juillet à la prison centrale de Makala. Jugé à la va vite au tribunal de grande instance de N’djili ce lundi, il a été reconnu coupable pour être allé s’enquérir de la situation de 7 danseurs qui travaillaient sous sa gouverne, arrêtés dans la rue alors qu’ils étaient en plein tournage.
En effet, il lui est reproché de qualifier cette arrestation des danseurs d’arbitraire. Les danseurs et lui devront donc purger une peine d’un mois à Makala en plus de payer une amende.
« Je suis arrêté au parquet de N'djili. On m'a auditionné sur procès verbal pour avoir dénoncer l'arrestation de ces artistes. Actuellement, un magistrat est aussi entrain d'entendre ses danseurs. Le procureur se plaint parce qu’on a dit que c'était une arrestation arbitraire. Il veut me démontrer c'est quoi une arrestation arbitraire », a écrit Malafi dans un forum, samedi 27 juillet à environ 14h.
La décision est tombée et au grand désarroi de la communauté culturelle et artistique, un de leurs se retrouve entre quatre murs. Les artistes se mobilisent et disent non à ce qu’ils qualifient “d’injustice qui ne touche qu’aux artistes dans l’exercice de leurs métiers”. Le Collectif des Artistes et des Culturels, l’Union des Écrivains du Congo et plusieurs autres voix des artistes s’élèvent pour la libération de Malafi et les 5 danseurs du groupe Unity Dance.
Le procureur Jonas Kisubi Bantui Koko a été saisi par un habitant du quartier qui s’est plaint des costumes des danseurs qui faisaient leur vidéo d'exhibition des pas de danse devant le portail de sa voisine. Malgré l'accord de sa voisine le monsieur s’est rendu chez le procureur avec motif d'atteinte à la pudeur. Le procureur a instruit des hommes en civile qui ont amené ces jeunes au parquet, sans mandat d'arrêt. Ils ont passé nuit au cachot du parquet. Parmi les 5 danseurs, il y a 3 filles.
Ces danseuses et danseurs répètent de temps en temps dans la Maison Culturelle des Mwindeurs, pour être encadré et utilisent la danse comme moyen de réinsertion sociale.
Avant de se faire arrêter, le directeur de la Maison Culturelle des Mwindeurs était allé voir le procureur jeudi 25 juillet, en soirée et le matin du vendredi 26 juillet sans succès.