Kwilu: évasion d'une trentaine de détenus au cachot du parquet d'Idiofa

ACTUALITE.CD

Des détenus sont sortis par effraction du cachot du parquet près le tribunal de paix d'idiofa, la nuit de jeudi à vendredi 15 mars. L'évasion est survenue à 23 heures, indique la société civile locale. Tous les 33 détenus et le policier de garde se sont enfuis, la cellule est restée vide. Parmi les évadés, on compte 32 hommes et une femme. 

D'après le président de la société civile, Jean-Marie Bell's, ils sont sortis en deux groupes. Le premier a troué le plafond. Après avoir escaladé les mûrs, ils se sont remis en liberté. Le second est sorti par la porte centrale où les policiers de garde sont supposés être. Parmi les dégâts, un agent de police judiciaire a été battu par les évadés pour avoir tenté de stopper l'un des leurs. 

" Le premier groupe est monté par la toiture. Ils ont troué les triplex. Ils ont escaladé les mûrs et sont allés sortir vers le tribunal de paix. Le deuxième groupe est sorti par la porte centrale. Or, cette dernière est bien fermée avec les policiers. Mais ce policier aussi, on ne l'a pas vu. Même pas son arme. Il s'est enfui. L'APJ avait constaté l'évasion, il est arrivé vers la porte, il a saisi un qui voulait s'enfuir. Comme il avait crié, les autres sont venus au secours de leur camarade et ont commencé à taper l'APJ, celui-ci l'a lâché" a déclaré Jean-Marie Bell's.

Cette évasion est, d'après la société civile, l'iceberg dans la mère. Les conditions inhumaines de détention et la détention prolongée sans être détenus pendant des années, ont poussé à bout ces détenus dont les espoirs d'être déférés devant le juge se sont envolés suite à la carence des   magistrats au tribunal de paix. 

" Les conditions d'accueil des détenus ne sont pas bonnes. C'est très sale à l'intérieur, vous ne pouvez pas fourrer votre nez là-bas. Il y a des gens qui sont arrivés là, ils ont fait cinq, deux ans, trois ans, sans passer devant la chambre du conseil pour connaître son sort. Parce qu'il n'y a qu'un seul magistrat au tribunal" a-t-il poursuivi.

Le 7 mars dernier, une tentative d'évasion a été déjouée dans ce cachot. En effet, quatre détenus, non encore jugés depuis plusieurs mois, ont perforé le plafond du cachot afin de s'évader. C'est grâce à la dénonciation faite par un autre détenu que la police de garde a stoppé cette tentative.

Jonathan Mesa, à Bandundu