Kwamouth : les miliciens Mobondo signalés dans plusieurs villages, appels à intensifier les opérations militaires

Les miliciens Mobondo lors du procès au stade du 30 juin à Kikwit
Les miliciens Mobondo lors du procès au stade du 30 juin à Kikwit

Plusieurs villages sont toujours occupés par les miliciens Mobondo dans le territoire de Kwamouth, malgré la présence des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) déployées dans cette partie de Mai-Ndombe pour rétablir la paix. Ces miliciens y règnent en maîtres et leur présence rend difficile le retour des déplacés dans leurs milieux. 

D'après le chef du village Kimomo interrogé par ACTUALITE.CD ce jeudi, ces miliciens sont présents dans les villages proches de la RN17 et sur l'axe fleuve Congo. Stany Libie parle des villages Masese, des localités situées aux encablures du village Mutsheto, vers les villages Ngolomingi, Mabanga, aux environs de Kimomo et au village Mbomo. 

Sur l'axe fluvial, les assaillants occupent les villages Nkomankiro et ceux qui sont situés avant les villages Nkana et Menko. 

Pendant ce temps, les cris de détresse des déplacés continuent à se faire entendre. Ils veulent retourner dans leurs villages mais impossible actuellement.  

" La population déplacée réclame leur retour aux villages. Bientôt deux ans que les déplacés sont en dehors de leurs lieux de travail, de vie. Ils croupissent à Kinshasa. Même ceux qui sont à Bandundu, à Fasila, à Fambondo, réclament leur retour. Pour qu'ils rentrent, il faut que le ratissage soit fait. Le gouvernement doit appuyer les Fardc à entrer jusqu'au retranchement afin de mettre fin à ce mouvement de la milice Mobondo", a indiqué le chef traditionnel Stany Libie. 

Le député provincial élu de Kwamouth Moïse Makani est sans réponse face à la présence toujours constatée de la milice Mobondo dans ce coin du Mai-Ndombe. Il appelle l'armée à employer la logistique adéquate pour mettre un terme à cette insécurité. 

" La seule solution est que l'État congolais s'imprègne de cette situation d'une manière responsable. Quand il apprend qu'il y a tuerie des éléments de forces de la République, là, ils viennent pour le ratissage. Aussitôt fini dans ces rayons là, ils laissent. Mais les miliciens sont restés dans les bastions, dans des milieux enclavés. Qu'est-ce que l'État manque, il a des drones, il peut répertorier tous les sites où habitent les Mobondo et faire le ratissage une fois pour toute pour chercher à remettre la paix totale ", a confié pour sa part, Moïse Makani, député provincial élu de Kwamouth. 

Au mois de juin 2024, il fera deux ans depuis le début des violences dans le territoire de Kwamouth. 

Cette milice "Mobondo" est née du conflit qui oppose Teke et Yaka, parti de litiges fonciers, qui a déjà fait au moins 300 morts en moins d'un an, selon Human Rights Watch. Les atrocités ont débuté au territoire de Kwamouth en juin 2022 entre les communautés Teke et Yaka.

D'abord, il s'est agi comme cause, l'augmentation de la quantité de la redevance coutumière par le chef du village Masiambe de un à cinq sacs, ce qui n'a pas été accepté par les non originaires dont les Yaka qui vont protester par des manifestations. C'est alors qu'un mouvement de chasse de tous les non-originaires sera déclenché par les Teke. En revanche, un groupe de personnes identifiées comme des Yaka se sont organisées pour déchoir quelques autorités coutumières et installer les leurs, notamment au village Ngambomi

Jonathan Mesa, à Bandundu