Au Nord-Kivu, plusieurs agglomérations ne cessent de passer sous le contrôle de la rébellion du M23 qui poursuit son offensive dans le territoire de Rutshuru. Ce lundi 11 mars 2024, c'est la pêcherie de Vitshumbi, une cité située au bord du lac Edouard qui a été conquise par le M23 soutenu par l’armée rwandaise. Selon le chef ad intérim de la chefferie de Bwito, le Mwami Nyamulagha Bukavu Kikandi 3, les rebelles sont entrés dans la cité sans combats. Les FARDC ainsi que les Wazalendo venaient d’opérer un repli “stratégique”,en vue d’éviter des dégâts collatéraux.
« C'est depuis 11h que ces assaillants sont entrés dans Vitshumbi. Les gens ont fui vers Kyavinyonge, Kisaka, Kanyabayonga et partout là-bas. D'autres vont jusqu'en Ouganda. Même à Kanyabayonga, nous ne sommes pas tranquilles. Les rebelles sont passés librement. Ils sont un peu partout dans le parc. Nous ne dormons pas. Nous sommes délaissés. Nous ne savons pas quelle est la politique qui se joue et à quel niveau», a dit à ACTUALITE.CD, le Mwami Nyamulagha Bukavu Kikandi 3, chef de la chefferie de Bwito.
La société civile du Nord-Kivu pour sa part alerte sur l’avancée rapide, ces derniers jours, des rebelles du M23. Dans un communiqué de presse publié ce lundi à Goma, les acteurs de cette structure citoyenne fustigent l’occupation par le M23, de plusieurs localités face à une multitude d’éléments des forces de la défense. La société civile recommande notamment au Président de la République de dépêcher, en toute urgence, le vice-premier ministre et ministre de la défense ainsi que le chef d’état-major général des FARDC au Nord-Kivu pour suivre de près la situation.
En une semaine, le M23 a conquis une dizaine de localités dont la cité de Nyanzale et la base de Rwindi, des zones stratégiques situées dans le parc des Virunga perdues par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) qui s’est repliée à Kanyabayonga.
Ces récents affrontements dans la chefferie de Bwito ont provoqué des déplacements massifs des habitants, notamment vers le territoire de Walikale, d'autres à Kanyabayonga, Kayna, Kirumba et environs (territoire de Lubero). Les acteurs de la société civile de la région craignent que les civils qui se sont réfugiés en brousse soient pris à partie par les rebelles du M23, en les confondant aux Wazalendo. Ils appellent au respect du droit international humanitaire.
Jonathan Kombi, à Goma